Suite de La mémoire dans la peau,ce deuxième film d'action avec Jason Bourne s'avère bien efficace. Notre héros jongle avec quatre langues à travers cinq grandes villes, de train en tram, de métro en taxi, d'aéroport en hôtel, toujours dans le mouvement. Paul Greengrass sait rester assez lisible dans son découpage et sa multiplication des plans.. La première scène de poursuite, à Goa en Inde, est un modèle de rythme et d'efficacité. Mais, cette suite n'a ni l'originalité ni le charme du premier épisode. Second volet des aventures de Jason Bourne, tout ce que La Mémoire dans la peau contenait de promesses et de modernité, on le retrouve en un peu moins bien dans La Mort dans la peau pour en faire , finalement un honnête thriller au montage survitaminé. Jason Bourne ne serait rien sans un adversaire à sa taille. Ici, c'est une femme. L'actrice, c'est Joan Allen, plutôt bien choisie. On a remplacé Doug Liman, qui avait très bien fait le travail avec La Mémoire dans la Peau, par Paul Greengrass, qui arrive avec son style à la fois un peu trop réaliste et sous tension. A mon sens, La mort dans la peau est un brin inférieure au film précédent. L'énergie qui se dégage en permanence de ces interminables courses poursuites filmées avec urgence peut finir par "saouler" littéralement le spectateur ,même si cela traduit d'une efficacité redoutable la tension . Il est vrai que Paul Greengrass ne nous laisse pas le temps de souffler. Il délaisse complètement ici l'aspect humain que l'on pouvait trouver au premier épisode. Jason Bourne est quand même un héros sans identité et sans mémoire.Ici, cela passe au second plan derrière le simple film de poursuite et de survie.Dommage. Il faut souligner aussi que Berlin et Moscou n'ont pas la photogénie de Paris, ville où se déroulait entre autre le premier opus. Le film , dans son ensemble , ne produit malheureusement pas le même effet de sidération que son prédécesseur. Revenons sur ce combat au corps à corps dans la villa. Afin d'avoir une visibilité optimum pour le spectateur, le combat est filmé d'habitude en plan large. Paul Greengrass qui recherche un rendu immersif, décide, caméra à l'épaule de se rapprocher au maximum des combattants pour nous plonger au cœur de l'action. Pour accentuer l'intensité et la puissance dans ces scènes de combat, Paul Greengrass va utiliser le procédé de la shaky cam qui consiste à rendre l'image volontairement instable. Puis, le metteur en scène décide de découper au maximum l'action pour donner l'illusion de rapidité. Le film est efficace mais je ne sais pas senti la même nostalgie et le même charme que le premier film.Il suffit de voir la course-poursuite finale à Moscou qui est assez étonnante. Paul Greengrass exacerbe l'immersion. L'inconvénient , c'est que parfois c'est un peu confus, surtout dans le rendu des combats, avec une chorégraphie quelquefois volontairement floue et d'autres fois filmée de trop près.L'ensemble a aussi une dimension plus sombre que le premier épisode.Alors que Jason Bourne est rendu responsable d une opération de la CIA qui a mal tournée, il est forcé de reprendre sa nouvelle vie de tueur . Les scènes d'action aux quatre coin de l'Europe (Berlin, Naples, Londres, Moscou) nous font bien voyager. Bref, même si l'action est toujours là, les protagonistes et l'intrigue sont moins passionnants. Cette série Jason Bourne comporte toujours le fameux thème "Extreme ways" de Moby ,qui convient parfaitement. Jason Bourne ,otage de tous ses réflexes acquis de survie, le poursuivant ainsi comme une malédiction, est en fuite permanente. C'est toujours captivant mais rien ne vient vraiment renouveler le premier épisode parfait La mémoire dans la peau. Puis, dommage que l'ambiance soit souvent bien trop noire par rapport au premier épisode.

pasteque68
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2004

Créée

le 21 avr. 2019

Critique lue 200 fois

pasteque68

Écrit par

Critique lue 200 fois

D'autres avis sur La Mort dans la peau

La Mort dans la peau
Ugly
7

L'identité Bourne

Dans cette suite de la Mémoire dans la peau, on retrouve Matt Damon dans le rôle de l'agent Jason Bourne, toujours traqué et changeant d'identité, d'après les romans de Robert Ludlum. Sauf que Doug...

Par

le 28 sept. 2018

28 j'aime

3

La Mort dans la peau
Docteur_Jivago
9

Le Jour du Soleil Noir

On remplace Doug Liman, qui avait très bien fait le boulot avec La Mémoire dans la Peau, par Paul Greengrass, qui vient avec son style à la fois réaliste et sous tension, pour nous faire vivre le...

le 27 nov. 2017

24 j'aime

6

La Mort dans la peau
SUNSELESS
4

ZZZzzzz...

Moi qui me suis ennuyée ferme pendant ce film, que vois-je en allant sur Senscritique ? Que tous mes éclaireurs y ont mis la moyenne (pas de lapidation svp). C'est dans ces moments là qu'on se sent...

le 25 oct. 2011

18 j'aime

19

Du même critique

Les Frères Sisters
pasteque68
9

Critique de Les Frères Sisters par pasteque68

En Oregon en 1851, tout est assurément barbare. Voilà plongé le cinéma de Jacques Audiard dans ce parcours initiatique au coeur d'un western crépusculaire. Deux frères, deux tueurs ,John C. Reilly...

le 5 oct. 2018

5 j'aime

Mais vous êtes fous
pasteque68
6

Critique de Mais vous êtes fous par pasteque68

Voilà une histoire d’amour et d’addiction somme toute assez classique. L'histoire d'amour , inspirée de faits réels, est touchante. Elle bénéficie de l'interprétation brûlante de Céline Sallette et...

le 11 mai 2019

4 j'aime

L'Heure de la sortie
pasteque68
5

Critique de L'Heure de la sortie par pasteque68

Au début, on pense à des collégiens qui cherchent à humilier leur professeur de français remplaçant interprété par Laurent ­Lafitte, après le suicide du titulaire. Ils forment la brillante classe de...

le 17 janv. 2019

4 j'aime