Dans "La mort était au rendez-vous", on trouve les trois thèmes majeurs du western spaghetti que sont la vengeance, la vengeance et la vengeance.

Un gamin (particulièrement mal joué) assiste au meurtre de sa famille. Quinze ans plus tard, devenu adulte (et on notera une continuité dans la médiocrité de l’interprétation), Bill, c'est son nom, est fin prêt à exécuter sa vengeance sur la bande d'assassins (et heureusement ils sont tous encore vivants donc c'est bon). Mais il n'est pas le seul à vouloir la peau des méchants...

J'y ai presque cru, et pendant un temps étonnamment long, alors que les défauts s'accumulaient. Faut dire qu'il y a Lee Van Cleef et une bande originale composée par le Maestro. Mais en fait, ce sont globalement les deux seules qualités du film, et bon, mon Lee n'est pas non plus le meilleur acteur du monde et la musique est quand même très répétitive...

A côté de cela, il y a John Phillip Law, extrêmement lisse, qui voudrait bien se la jouer Clint Eastwood, mais qui est nettement plus proche de Terence Hill. Un scénario, qui pourtant pouvait donner l'eau à la bouche puisque signé Luciano Vincenzoni ("Et pour quelques dollars de plus", "Le bon, la brute et le truand"), mais en fait pas du tout.

Le gros problème de "La mort était au rendez-vous", c'est que ça sent le réchauffé à en faire pâlir un micro-ondes. Je ne suis même pas sûr qu'il y ait une seule petite idée originale dans tout le film. Bon, forcément, voir les mêmes têtes dans absolument tous les westerns spaghetti, ça n'aide pas, c'est sûr.

Mais là, tout, du duo grand-père-jeunot à la façon de filmer, en passant par les dialogues, tout ça c'est des bouts de la Trilogie du Dollar passée au mixer et réchauffée. Jusque dans les moindres petits détails : le coup du il-fait-dépasser-son-chapeau-ou-ses-bottes-pour-faire-croire-à-ses-ennemis-qu'il-est-derrière-le-mur-ou-les-rideaux-alors-qu'en-fait-non c'est vu et revu, tout comme le coup du le-gentil-pourrait-flinguer-un-méchant-qui-ne-le-voit-pas-mais-il-siffle-comme-ça-le-méchant-se-retourne-et-se-fait-descendre-de-face(-on-dira-que-c'est-une-question-d'honneur-mais-c'est-surtout-que-c'est-plus-marrant-comme-ça.)

Quant à la dernière partie du film, là on ne prend même plus la peine de mélanger, c'est un copier-coller pur et simple des "Sept mercenaires". A cela il faut ajouter que, non contents de réchauffer d'autres films, ils réchauffent également leurs "propres" scènes à plusieurs reprises !

Au final le film n'a quasiment aucun goût ; je suis d'ailleurs bien trop généreux. C'est le capital sympathie de Lee, ça...
Dimitricycle
4
Écrit par

Créée

le 6 oct. 2012

Critique lue 1.9K fois

9 j'aime

Dimitricycle

Écrit par

Critique lue 1.9K fois

9

D'autres avis sur La Mort était au rendez-vous

La Mort était au rendez-vous
Jibest
7

Et pour quelques Lires de plus

Sergio Leone a détesté les autres westerns faits en Italie (jugement trop généralisé et injuste pour de nombreux films). Une des raisons probables de cette condamnation est le copiage de ses propres...

le 21 sept. 2013

10 j'aime

2

La Mort était au rendez-vous
Dimitricycle
4

La vengeance du lisse

Dans "La mort était au rendez-vous", on trouve les trois thèmes majeurs du western spaghetti que sont la vengeance, la vengeance et la vengeance. Un gamin (particulièrement mal joué) assiste au...

le 6 oct. 2012

9 j'aime

La Mort était au rendez-vous
AMCHI
7

Critique de La Mort était au rendez-vous par AMCHI

Si on peut regretter une mise en scène manquant par moment de dynamisme La Mort était au rendez-vous fait néanmoins partie des bons westerns spaghetti c'est du en partie à un scénario bien écrit...

le 22 sept. 2015

6 j'aime

Du même critique

Brazil
Dimitricycle
10

"And nights bright days when dreams do show thee me" W. Shakespeare

"Brazil" est indéniablement le chef d'œuvre ultime de Terry Gilliam. C'est aussi, en ce qui me concerne, le meilleur film dystopique réalisé à ce jour. Enfin, n'y allons pas par quatre chemins, on...

le 3 févr. 2011

240 j'aime

33

Le Bon, la Brute et le Truand
Dimitricycle
10

L'Art et Colt

'TAIN, je suis TROP satisfait d'avoir choisi cet avatar ! D'ailleurs faudrait pas que quelqu'un s'aventure à opter pour le même, sinon ça sera le CARNAGE ! Alors c'est pas pour raconter ma vie, mais...

le 1 janv. 2011

130 j'aime

84

Le Dictateur
Dimitricycle
10

Peace et de rire

"Le dictateur" talonne de très près "Les temps modernes" et "La ruée vers l'or" dans mon classement Chaplin tant il est génial et tout simplement beau. Le personnage de Charlot n'est plus (tout à...

le 17 mars 2011

108 j'aime

5