La Mort n'existe pas de Félix Dufour-Laperrière est un véritable film expérimental tant il se questionne sur l'apport qu'à l'image aux spectateurs. Le métrage est effectivement très bavard et pourtant creux sur ses dialogues. Mais ceci est un faux reproche même si semble t'il consensuel. Il ne faut pas le regarder comme un film dit classique il faut comme certains films le ressentir. Ressentir comme une peinture. La Mort n'existe pas est une œuvre impressionniste comme un Renoir (père et fils) : il faut porter attention aux couleurs, à l'espace, aux sons et à la mise en scène. Car oui le film est audacieux dans sa mise en scène et tente des mouvements de "caméra" compliqués pour de l'animation. Jamais gratuit pourtant. Toujours pour se rendre compte de l'espace qui contraste avec les monochromes et aplats de couleurs. Les couleurs vivent et décrivent les émotions du films. Les émotions des personnages et de la nature. Pour comprendre le film me semble t'il il ne faut pas s'attarder sur le scénario mais la forme. Mais comme le disait bien Hugo "la forme, c'est le fond qui remonte à la surface". Alors oui je reproche au film ses airs trop intellectuels qui au fond dénature l'œuvre. Il aurait surement fallut aller au fond de l'abstraction. Comme ces tableaux monochromes qui essentialise les émotions et chapitre le récit. Abstrait ne veut pas dire désordonné. Le film est bien construit comme une bande dessinée tant dans son esthétisme que dans son rythme. Ce qui a rendu le film pour moi très peu ennuyant.
La Mort n'existe pas est aussi un conte avec ses personnages monoformes, son message, ses symboles. Car dans le film il est question de symboles : d'abattre les symboles. On tente une révolution. On y échoue. On la retente. Pour que d'autres recommencent. Le film réussit à collectiviser son propos tout en l'humanisant grâce à ces personnages. La révolution c'est bien, à deux c'est mieux. Comme un A bout de course (1988 - Sidney Lumet) ou Princesse Mononoké (1997 - Hayao Miyazaki) : la révolution questionne la société via un prisme individuel sentimental. La nature et la mort, la violence et l'amour, la liberté et la famille... Alors le film touche à l'humanisme, un rêve touchant coloré pour nos yeux pour atteindre nos cœurs. A la fin il ne reste rien à part les autres et nos regrets : alors il faut tenter de vivre. Rosebud.