Merci à Julien Green d'avoir si bien résumé ma vision de ce film. Que dire ... Javier Rebollo a sans doute voulu toucher un point sensible en mettant en scène sa propre souffrance, et je pense qu'il n'avait pas tout-à-fait tort quand il disait que la transmission de ce genre sensation était plus que souvent un projet voué à l'échec.

En soi, le film n'est pas ce que je qualifierais de mauvais. Il est juste long et lourd, un peu comme ces gros raviolis italiens bourré au foi d'on-ne-sait-quoi et lustré au beurre : vous en mangez un, peut-être deux, ça passe, mais au troisième vous commencez sérieusement à être gavé. Je ne dirais pas non plus que chaque minute de votre vie passée devant ce film est une minute perdue, car bon, il y a bien une bande son de qualité pour rattraper le reste.

Mais au final, il n'y a ni péripétie ni dénouement, il ne se passe clairement rien de spécial pendant ce film. La grande majorité des dialogues se tient en deux phrases entre un inconnu et l'héroïne, si tant est qu'on puisse la qualifier d'héroïne tant on sait peu de choses sur elle. Ensuite, je ne sais pas si Javier Rebollo s'est lui même rendu compte de la pauvreté de son scénario et de la durée de vie minime de son œuvre, mais sinon pour gagner du temps sur la bande, quel est l'intérêt de s'attarder sur des figurants qui ne parlent ni ne réapparaissent plus tard dans le film ?

Quant à l'aspect visuel de ce film, on nous offre quelques prises de vues intéressantes (quoique bien stéréotypées) qui tentent de faire fît de la maladresse du réalisateur qui n'a sans doute jamais tenu de caméra en dehors de ce qu'on lui a appris. Mais de toute façon, le périple lui même est si pauvre au niveau du scénario que ça aurait été difficile de faire autrement.

C'est franchement pas un film à aller voir au cinéma; ce peut être intéressant si vous le regardez un vendredi soir sur une diffusion de TF1 et que vous faites autre chose en même temps. Si vous avez du temps à perdre, bien entendu.
Tyel
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le 29 août 2011

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