Roman Polanski et Johnny Depp se perdent dans une quête ésotérique longue et vaine.
Ceux qui connaissent l'œuvre de Roman Polanski ont tous été tétanisés par sa vision du diable de « Rosemary's Baby ». Aujourd'hui il s'intéresse aux enfers à travers la quête d'un négociant en livres rares.
Dean Corso (Johnny Depp) gagne sa vie en dénichant des ouvrages introuvables. Il est contacté par un étrange personnage (Frank Langella) pour comparer son exemplaire d'un ouvrage réputé ouvrir les portes de l'Enfer avec les deux autres existants. Il part pour le Portugal et constate que les gravures des deux bouquins diffèrent : certaines sont signées par l'auteur, alors que les autres portent la marque LCF. Il est victime d'étranges phénomènes qui mettent sa vie en danger, mais il est aussi protégé par une sorte d'ange gardien (Emmanuelle Seigner). Sa quête l'emmène en France, dans un inquiétant château, théâtre d'un culte satanique.
On attendait un film maléfique terrifiant et l'on se retrouve avec un thriller bancal souffrant d'un scénario souvent inconsistant. On suit le personnage de Johnny Depp en espérant découvrir quelques éléments sataniques, mais on est vite déçu car ses pérégrinations ne nous captivent pas et certains personnages sont si mal écrits que l'on se demande d'où ils sortent. L'ange gardien interprété par Madame Polanski est totalement ridicule et inutile. La scène de la cérémonie démoniaque paraît irréelle et répond à l'ensemble du film comme une sorte de cliché très mal amené. Polanski essaie vainement de faire de sa « Neuvième porte » une immense parodie, mais la mayonnaise ne prend pas. Il se perd dans une suite de scènes qui ne font jamais avancer son récit. Il ne parvient jamais à passionner son auditoire qui finit par subir le film en espérant une fin sublime.
Tout cela est fort dommage car Johnny Depp et Frank Langela sont excellents, la photo de Darius Kondji magnifique et la musique de Woychiek Kiliar sublime. Peut-être aurait-il dû écrire un scénario original, ou du moins faire équipe avec son scénariste Gérard Brach ?