L'amusée nuit

"Se coucher tard, nuit" chantait Raymond Devos.
Pas dans ce Musée.
La trilogie de ces films divertie, une idée très créative conjuguée à l'histoire revisitée, la magie opère et le spectaculaire est au rendez-vous.
Chaque nuit, dès le premier rayon de lune jusqu'à celui du soleil, chaque créature faite de sire ou de polystyrène renaît grâce à une tablette égyptienne magique.
Le squelette du tyrannosaure, les hommes de Cro-Magnon, Atila, les "tout-petits", cowboys & romains, le 26ème Président des Etats-Unis Théodore Roosevelt incarné brillamment par un Robin Williams touchant et savoureux, le sourire malicieux sous la moustache, deviennent ainsi humains. Surtout le t-rex, sous les traits d'un gros chien joueur rapportant son propre os.

Dans une cohabitation étrange, tout comme celle d'un shérif affublé d'un ranger de l'espace, l'équipe fonctionne plutôt bien et se complète.
On déplore le manque d'interaction avec Robin Williams dans le premier opus, totalement inexistant dans le second puisque l'action se déroule dans un autre musée, où l'on notera la présence inattendue d'un Alain Chabat en forme, et irrésistiblement présent de chaire et de cire dans le dernier.

Toutefois, notre attention se fige sur ce dernier épisode.
L'intrigue est de taille, l'enjeu n'est autre que la survie des statues du musée avec une tablette défectueuse, recouverte d'un vert inquiétant.
On apprendra que la magie disparaît car la tablette n'a pas pris la lumière lunaire depuis trop longtemps, mettant en péril l'amitié de Ben Stiller, qu'il avait un peu perdu dans le second volet, ce qu'Abraham Lincoln et la première femme aviatrice se chargeront de raviver tel un feu endormi et non éteint au fond de son cœur.

Tout est mis en oeuvre malgré un Lancelot du Lac un peu envahissant, borné et égocentrique, voulant mener une quête irréelle et fictive au détriment de la vie de toute une communauté historique fondamentale pour sa petite personne qui n'a jamais existé.
Tout le film est la quête de Ben Stiler aidé de son armée des singes, d'anciens Présidents, de Cro-Magnon et d'Atilas chef des Huns, pour sauver la tablette et leur vie.

Au final, le fils du pharaon doit rester auprès de sa famille avec la tablette. Ce qui signifie que tout le musée de New-York ayant fait le voyage jusqu'à Londres pour rester en vie.... Est VAIN.
Tout ça ne sert à rien, on se bat avec des serpents à huit têtes, des courses-poursuite contre la montre, pour au final que Teddy se soit concerté avec le reste de la fine équipe pour conclure qu'ils ne devaient plus être en vie.
Au moment même où Lancelot était sur le point de fondre, mais de remporter tablette & victoire, que un à un, Dexter l'adorable capucin, l'indienne, l'Atila, tous redeviennent raide comme des vieux bonzes, jusqu'à ce que Larry (Ben Stiller) parvienne à récupérer la tablette à temps (ils auront même le temps de prendre un avion de nuit jusqu'à New-York et de se dire adieu pendant des heures alors qu'il ne restait que quelques minutes avant le lever du jour) et sauver d'une mort certaine ses amis, qui décideront de se tuer juste après.

Quelqu'un m'explique ? Alors, on aurait pu laisser la tablette moisir, se décomposer, se décortiquer jusqu'à disparaître que ça serait revenu au même.
Bien que Ben comprenne que son fils devienne un homme et qu'il doive lui laisser faire ses choix, qui s'annuleront d'eux-même à la fin de l'aventure, lorsqu'il comprendra que laisser tomber la fac pour devenir le nouveau David Guetta, pour le regretter dans six mois et reprendre ses études, n'était pas une si bonne idée.

Bref, un rôle en or pour le génialissime Robin Williams, doublé par Michel Papineschi plein de chaleur et de tendresse, de conseils judicieux à profusion.
Mais on peut résumer ce film par "tout ça pour rien", on va tous les sauver pour les tuer ensuite.

La vie en risée.