Autant être franc : j'ai détesté. Cela semblait impossible d'aller jusqu'au bout, des longueurs épouvantables, des temps de sociétaires (pire qu'aux Grosses Têtes), et on n'était qu'au premier épisode.

Epoustouflante performance pour Evan Peters, méconnaissable. Alors qu'il est de base éblouissant, il parvient à être hideux à l'instar de Muriel Robin sous les traits de Marie Besnard l'empoisonneuse qui remportera un prestigieux Emmy Awards pour l'interprétation remarquable.

Mais une fois le génie de l'acteur constaté, il est très difficile et lourd d'assister aux meurtres en cavale et surtout à tout ce que cela engendre. Être impuissant devant une société impassible, une police laxiste tendance Pif le Chien qui rend un jeune laotien de 14 ans à une tueur en série, acclamés en héros alors qu'ils condamnent un mineur à une mort certaine, et qui en plus appellent le père pour lui dire de retourner dans son pays.

Une comparaison à Rosa Parks pour la brave citoyenne de couleur noire qui toute sa vie, se sera battue en l'honneur des 17 victimes et de toutes ces familles détruites.

Jusqu'au bout elle se sera montrée récalcitrante, combattante et acharnée défend ses idées et sa justice avec opiniâtreté. Un modèle, une figure emblématique, quel choc de voir une ridicule cérémonie d'une dizaine de personnes noires lui remettre un misérable bout de papier griffonné à la hâte de citoyenne d'honneur alors que dans le même temps, une immense conférence honore les deux policiers meurtriers par une foule blanche en délire.

Cette série pointe le doigt sur bien plus qu'un sociopathe cannibale mais sur le racisme et l'indifférence d'une police détestable où chaque plan, chaque séquence, chaque personnage est intense. Des fanatiques hooligans qui envoient à Dahmer déclaration, témoignages d'affection, soutien et argent en prison, suicitant visiblement des vocations à la bêtise...

Au pardon, abnégation et rédemption de son père qui le prend dans ses bras "parce que tu es mon fils". Mais on ne pardonne pas dans ce genre de chose, Muriel Robin ne pardonne déjà pas à Palmade son accident mortel, alors tuer intentionnellement de sang froid plus de 17 personnes, c'est insurmontable ! Il a d'ailleurs demandé l'exécution capitale pour ses actes, on l'a condamné à perpétuité et un prisonnier a vengé les familles.

Histoire vraie miroir de la triste réalité administrative, du manque de compassion au profit de l'argent, du pouvoir, oubliant l'humain et la compassion pour cette Rosa Parks courageuse qui demande un mémorial pour se souvenir. Après une dizaine de rendez-vous reportés comme autant d'appels auprès d'une police qui ne se déplace pas pour des meurtres colorés, jamais aucun édifice aussi petit soit-il n'a jamais été construit.

Une fin qui fait froid dans le dos, comme toute l'histoire, et comme tout ce qu'elle déclenche chez ceux qui l'ont vécu et subi. Heureusement qu'il n'y a qu'une saison.

Un film est également sorti en 2017 avec Ross Lynch avec un peu plus d'humour.

SebRendly
4
Écrit par

Créée

le 10 mars 2023

Critique lue 79 fois

1 j'aime

Seb Rendly

Écrit par

Critique lue 79 fois

1

D'autres avis sur Dahmer : Monstre - L'Histoire de Jeffrey Dahmer

Dahmer : Monstre - L'Histoire de Jeffrey Dahmer
Mots_Passants
5

Critique de Dahmer : Monstre - L'Histoire de Jeffrey Dahmer par Mots_Passants

Série qui raconte le parcours de Jeffrey Dahmer de son enfance jusqu’à son assassinat en prison le 28 novembre 1994.Il n’y a pas de fausse note (historiquement parlant) et l’interprétation est très...

le 23 sept. 2022

26 j'aime

3

Du même critique

Les Nouvelles Aventures de Sabrina
SebRendly
10

Encore un reboot macabre !

A l'heure des reboot, remake, spin-off et autres préquels, il est définitivement impossible de faire mieux que la sulfureuse et charismatique Melissa Joan Hart. L'icône de notre enfance, les...

le 10 févr. 2019

2 j'aime

Tin & Tina
SebRendly
6

Obstine

J'ai rarement éprouvé autant de dégoût à regarder un film. Sans jeux de mots macabres, j'ai été contraint de le regarder en petites coupures. Donald Reignoux en père de famille sérieux, pas très...

le 1 juin 2023

1 j'aime

1