Cycle Epouvante - Episode 11 - un quoi ? un serial killer. Ah ! Un sewial killa !

Carpenter, j'aime. J'aime cette idée de la marge, j'aime son style très particulier, et j'aime la musique très reconnaissable et qui est la sienne qui accompagne beaucoup de ses films.


Sang et boobs


L'imagerie du film repose beaucoup sur ces deux éléments : un poignard en gros plan qui exécute des victimes, plutôt féminines, et de préférence pas trop habillées. Mais c'est normal, Mike Myers est un cerveau malade. Et la frustration sexuelle n'est-elle pas un des ressorts majeurs du tueur en série ?

Il y a certes un peu de complaisance dans tout ça, mais sans doute doit-on pardonner à ce bon vieux charpentier, car le virage 70s-80s présentait souvent ces caractéristiques.


J'suis là / j'suis pas là


La présence / absence de Mike Myers en quelques secondes de jeu de caméra est également un élément fort du film. Cela crée un sentiment d'insécurité, d'angoisse montante évidente, plus que les meurtres en eux-mêmes, presque.

Il est quand même dommage que la réalisation finisse par rendre ça quelque peu ouvertement artificiel, mais un paroxysme de cet artifice est atteint lorsque, la caméra, se mettant dans les yeux de la bad ass Jamie Lee du haut du 1er étage, voit le tueur dans le jardin, puis cette caméra nous fait prendre du recul pour ne voir que la frayeur de Jamie Lee qui ne quitte pourtant pas des yeux le tueur, et nous ramène voir ce qui se passe dans le jardin. Le tueur a alors disparu. Pourtant, Jamie Lee ne l'a pas quitté des yeux. Or, il ne s'agit pas d'un film fantastique. On se heurte donc à une incompréhension forte, voire à un soupçon d'erreur de réalisation.


L'american way of life, ce cauchemar


Evidemment, ce qui intéresse le réalisateur, c'est finalement cela, le sous-texte qu'il propose (le 1er degré n'est pas sa seule tasse de thé). A force de filmer dans une banlieue américaine résidentielle typique, il nous place dans la construction de cette impersonnalité, de cette standardisation de la société américaine, générant inévitablement ce genre d'avatar fou.


Ce film, tellement culte, je le voyais pour la première fois. Je ne vais pas le jeter aux oubliettes, mais quand même, il n'atteint pas les sommets que je voulais bien lui prêter.


John-Peltier
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le 28 juil. 2023

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John Peltier

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