[SPOILERS INSIDE]

31 Octobre 1963, Haddonfield, Illinois. Nous voila en train d'épier une adolescente, tel un détraqué. Discrètement nous nous faufilons dans la demeure, non sans un détour par la cuisine et d'y saisir au passage l'arme du crime par excellence. Nous continuons notre chemin jusqu'à la chambre de cette fille, pour y plonger sans la moindre hésitation notre lame, et plutôt deux fois qu'une. Nous venons de commettre le meurtre de notre grande soeur et nous ne sommes qu'un enfant de 6 ans.
Voila donc la seule scène intéressante du fameux slasher de Carpenter, cette introduction nous mettant dans la tête du jeune Michael Myers lors de ce coup de folie.

Par la suite, c'est le néant absolu. On se retrouve projeté 15 ans plus tard, dans cette même ville d'Haddonfield. Myers devenu grand s'est échappé de son asile, et est bien décidé à continuer son oeuvre macabre. Pourquoi à Haddonfield et nul par ailleurs ? Pourquoi ces jeunes en particulier ? Nous n'en saurons jamais rien, et c'est bien dommage après cette intro qui nous a bien faire croire que le personnage serait intéressant. Et bien non, c'est juste un géant taillé dans une armoire à glace qui veut tuer parce que c'est le méchant et que c'est comme ça.

31 Octobre 1978 donc, et nous voila parti pour vivre toute une journée de GROS DINGUE en compagnie d'un groupe de trois lycéennes de retour des cours. Au menu des préoccupations : les histoires de cœur, le babysitting, et autres sujets palpitants. Ah oui, il y a aussi ce bon vieux Michael qui se tient comme un piquet au loin pour les mater comme un gros pervers, mais c'est chiant quand même.
Dans le même temps, on suit la quête du docteur Loomis, psychiatre de Myers à l'asile, pour retrouver son patient préféré. Mais là encore c'est d'un ennui profond. Strictement rien à tirer de ces scènes si ce n'est l'entendre répéter 50 fois que Myers, c'est un gros fou quand même.
Après la purge monumentale que constitue cette journée, on se retrouve ENFIN à la nuit, cette fameuse nuit des masques que nous promet le titre du film. Mais toujours pas de terreur promise. On espère que Myers va enfin se retirer les doigts du fondement, ce sera pour plus tard. C'est la nuit, on voit moins bien donc notre ami va se coller aux fenêtres pour se taper des queues en matant ses futurs victimes, et c'est toujours chiant. Les super nanas se passent des coups de fil pour parler des mêmes sujets, et c'est toujours chiant. Le docteur Mamour est toujours incapable de retrouver la trace de Myers, et c'est toujours chiant.
Et quand enfin vient les meurtres, c'est toujours chiant. Trois meurtres insipides sans la moindre tension. Puis viens le tour de l'héroïne, qui va évidemment s'en sortir. Myers renvoyé dans les cordes à la moindre résistance d'une gamine, ça la fout mal pour un colosse assoiffé de sang.

Tout juste retiendrons nous la musique, quelques plans réussis (Myers en "fantôme", l'exposition des cadavres), et ce meurtre initiatique donc. Mais c'est maigre, très maigre, devant l'ennui profond que suscite le film, qui jamais ne fait monter la tension d'un cran, et pas aidé par des personnages insipides au possible.
Tonton_Oni
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le 27 févr. 2015

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