Porté par des acteur·rices toujours justes (Bastien Bouillon crève l'écran) et une mise en scène sans effets de manche, "La nuit du 12" revisite les grands classiques du polar non élucidé ("Zodiac" de Fincher, "Memories of Murder" de Bong Joon-ho) pour interroger le féminicide. Avec cette question vertigineuse : chacun des hommes interrogés dans le cadre de l’enquête n'aurait-il pas pu, au fond, assassiner cette jeune fille ? Un vrai bon gros polar comme on les aime, avec des rebondissements passionnants, assorti d'une réflexion féministe jamais lourdingue - on signe où ?
- On aime : le travail exceptionnel sur la photographie et sa colorimétrie très "fincherienne", portée sur les couleurs froides, poisseuses (sépia), mais avec une touche supplémentaire de modernité et d'élégance (surbrillance) qui accentue le sentiment de réalisme documentaire.
- On aime moins (mais on chipote) : les personnages de la brigade, tantôt trop "safe" (le capitaine) ou aux propos trop écrits (le reste des policiers censés êtres des "bourrins") pour être vraiment crédibles.