La purge du 12

Je dois avouer ne pas comprendre les critiques dithyrambiques autour de ce film, à tel point qu'il est classé comme "meilleur film français de 2022" sur senscritique. Le policier est loin d'être le genre qui m'attire le plus mais avec tous ces louanges, ma curiosité a été piqué. Quelle erreur. Ce n'est pas simplement un film moyen ou mauvais mais une vraie purge.

Ce qui est un comble pour un film policier, c'est qu'il n'y ait ici à aucun moment du suspense ou de la tension. L'intrigue traîne trop en longueur pour au final déboucher sur rien et beaucoup de détails inutiles voire gênants la polluent. Ajoutons à cela un personnage principal d'enquêteur mutique comme on adore. On montre qu'il est torturé dans sa masculinité car il fait du vélo seul dans un vélodrôme et car il regarde le plafond fixement avant de dormir. Car oui, le film veut se montrer engagé, notamment en matière de féminisme. Si l'intention est louable, l'exécution est ici complètement ratée. C'est bien de vouloir être "engagé" mais ne pas sortir les propos les plus tièdes du monde pour défendre son "engagement" serait mieux. Là, c'est tellement tiède qu'on est presque gêné en l'entendant. D'autant plus que les phrases qu'on nous sort ne sont vraiment pas crédibles dans le cadre de discussions entre policiers.

Avec tout ça, le film partait déjà mal. Mais on en vient ensuite aux suspects et accusés qui sont tous des clichés sur patte et qui ne sont jamais crédibles. Ca passerait en film comique mais dans un film qui se veut sérieux, le malaise est insoutenable à chaque présentation d'un nouveau suspect. A chaque fois, la même trame : on est confrontés sans cesse à un nouvel ex de Clara (la victime) qui s'avère être encore plus caricatural que le précédent. En plus de traîner en longueur, l'intrigue est donc répétitive à souhait. Si c'était du bon qui se répétait, on tiendrait le coup. Mais quand c'est de l'abominable, on souffre.