Cycle Horreur - Episode 1.9 - Cultissime, pas horrifique

Difficile de vraiment cataloguer ce film dans la catégorie "horreur". Petite épouvante, disons, mais surtout thriller. Et pourtant, sur certains sites, il est bien typé "horreur. Certes pas les plus cinéphiles des sites...


La grande dépression dans les poches et dans les coeurs


On est dans les années 30, et visiblement, la crise de 1929 n'a pas fini de générer des conséquences. Entre les pauvres obligés de voler, les enfants orphelins, l'absence de travail pour tous, la presque famine, le petit peuple, comme souvent en période de crise, trouve refuge dans la religion presque dévote (encore plus aux States, peut-être). Et il y a toujours des esprits malins voire maléfiques, pour manipuler les foules. C'est bien le cas du dit chasseur. L'histoire racontée, la contextualisation dans l'Histoire, en fait déjà un film captivant de bout en bout.


La forme et le fond


Décidément, le noir et blanc, utilisé par les virtuoses, ça donne vraiment de très belles choses. Le jeu du clair obscur, ce contraste lumière / ténèbres, est remaquable. Le travail sur les scènes m'a souvent évoqué John Ford, avec une scénographie comme sur des tableaux, où l'emplacement dans le cadre, la lumière portée réussit à mêler le signifiant et le signifié, prenant subtilement les gens par la main pour comprendre le non-dit. La longue fuite, notamment dans la nuit est également un moment splendidement et utilement virtuose.


Le hic des scènes d'action


Mais après toutes ces louanges, pourquoi seulement un 7 ? Parce que les scènes d'action, et notamment, celles ou le chasseur est très proche de ses proies, sont un peu ridiculement tournées. Le réalisme m'empêche de penser que la fuite aurait dû avoir lieu. Le chasseur est ridiculisé de façon presque invraisemblable. Au point de me faire sortir du film à ces moments-là. Et je ressens également une légère incompréhension quant à la fin du film.


Le dénouement, la libération ultime est presque trop simple. En l'occurrence, rien contre une fin heureuse, ça met du baume au coeur après toute cette violence sociale et psychologique, mais il faut que ça puisse se dérouler avec un brin de réalisme. Seule réponse que j'ai donné à mon incompréhension jusque là : le mec est complètement idiot.




John-Peltier
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le 1 mai 2023

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John Peltier

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