Ce n'est pas un film sur la panthère des neige, c'est un film sur deux mecs (un expérimenté, Vincent Meunier, et un newbie, Sylvain Tesson) qui partent à l'affut pour photographier la panthère des neiges. Comme elle est assez discrète, ils crapahutent dans les magnifiques paysages du Tibet (la photographie est magnifique !), et rencontrent moult autres animaux : yacks sauvages, renards, chats de Pallas, ours (je ne savais même pas qu'il y avait des ours dans les montagnes tibétaines), divers oiseaux fort jolis.
Vincent Meunier est super : en plus d'avoir un physique extrêmement photogénique et la voix chaleureuse, il connaît le terrain, les animaux, ses petits commentaires sont toujours intéressants. Sylvain Tesson, par contraste, est le parfait side-kick : ses interventions à l'écran ne sont pas bien passionnantes, mais il apporte la vision du "gars normal" qui vit cette aventure extraordinaire pour la première fois.
Par contre, comme souvent dans ce genre de films, c'est la voix off qui pèche. Nous sommes dans un film sur l'affut. L'affût, c'est le silence. Un des premiers conseils que donne Meunier c'est "attention, tu fais trop de bruit". La plupart du temps, les protagonistes à l'écran sont en train de chuchoter pour ne pas effrayer les animaux. L'affût, c'est aussi l'attente. Pendant de longs moments, il ne se passe rien, juste des vues magnifiques à l'écran.
MAIS il a quand même fallut balancer une voix off pour meubler les silences. Et ce n'est pas une voix off de documentaire animalier qui apporte des informations intéressantes sur ce qu'on voit, ni une voix off qui expliquerait comment les gars mangent ou se protègent du froid pendant l'expédition. Noooon ! On a le droit a des extraits du livre de Sylvain Tesson, lus par lui-même d'une voix morne et dépressive. Et quels extraits ! du bullshit pseudo-poético-philosophique qui m'ont immédiatement guérie de toute velléité que j'aurais pu avoir de lire son livre.
Le film aurait été dix fois plus puissant sans voix off du tout, ou alors juste la phrase d'intro expliquant que Meunier l'avait invité à traquer la panthère. Le reste se suffisait à lui même.