Confirmation que la Comédie, quand elle est isolée de tout autre genre, est d'une stérilité totale quand je pose les yeux dessus. Ainsi, d'une heure et demie de gags enchaînés à la chaîne (avec rythme soit disant, je conçois que pour les années 60, le programme soit musclé), on ne retiendra qu'une dizaine de minutes du dîner (lors de l'alliance indien-serveur notamment), une séquence de chanson plutôt drôle pour son ridicule et une punch line bien carossée ("mais il est maniaque !" "je ne suis pas votre niack !"). Tout le reste confine à l'ennui lourdingue, ponctué de dialogues insipides (l'interminable scène de billard, les banalités mondaines...) jusqu'à culminer en invasion soixantehuitarde de jeunes adultes aux cheveux longs accompagnés d'un éléphant. De projet X à la Party, il n'y a de différence que la vulgarité du premier. Les deux programmes restent tous deux parfaitement vides et sans enjeux, et l'euphorie promise ne vient jamais pour quelqu'un qui conserve un peu d'éveil intellectuel. Pour un peu, on se rapproche davantage des 11 commandements et du sketch dans la maison reconvertie en piscine par Michael Youn et ses dudes. L'insistance des gags (qui la jouent accumulation comme avec le serveur) cache mal la misère de l'esprit ou même le cliché des sentiments (une bluette romantique d'un kitsch absolu, où on tente à nouveau de nous faire croire au pouvoir séducteur de l'humour). D'ailleurs, soyez honnête, tiendriez vous plus de deux minutes en face du protagoniste ? Cette huître molle sans personnalité, incapable d'être suffisamment conformiste pour être normal, sans avoir lui même de personnalité propre ou originale. On compare Sellers à Mr Bean, mais ce dernier a infiniment plus de consistance et de personnalité (et d'ailleurs, il a un comportement cohérent au fil des épisodes), alors que la Party enchaîne les gags de potaches sans rien bâtir de réellement comique. Une nouvelle perle surestimée à rajouter à mon collier contestataire.