Dévisage, transfigure.
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La Passion de Jeanne d’Arc est de ces films qui prouvent que le cinéma muet n’a rien de poussiéreux. Dreyer prend une histoire connue de tous et en fait une expérience de mise en scène radicale : pas de batailles, pas de grands décors, uniquement des visages filmés de près, jusqu’à l’obsession.
Et ça fonctionne parce que Renée Falconetti est tout simplement bouleversante. Son jeu est d’une intensité rare, chaque regard, chaque larme, chaque tremblement paraît réel. On n’a pas l’impression d’assister à une performance, mais à une véritable agonie filmée en direct. La caméra la scrute sans pitié, et c’est précisément là que naît la puissance du film : dans ce face-à-face avec une femme qui se consume.
Le montage, très moderne pour l’époque, accentue cette violence psychologique. Les juges semblent monstrueux, presque inhumains, tandis que Jeanne est dépouillée de tout sauf de sa foi. Et lorsque la fin arrive, l’horreur de l’exécution se transforme en une sorte de grâce, comme si Dreyer filmait la transcendance elle-même.
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Créée
le 11 sept. 2025
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