Climax est une expérience de cinéma assez unique. Dès les premières minutes, on est happé par l’énergie du film : la présentation des personnages façon casting, les premières chorégraphies, puis surtout cette longue séquence de danse collective qui met tout le monde en transe. Gaspar Noé filme ça avec une virtuosité incroyable : sa caméra flotte, virevolte, se renverse, jusqu’à donner au spectateur l’impression d’être plongé au milieu de la troupe. La bande-son électro renforce encore cette impression de fièvre et de vertige, on se sent presque physiquement entraîné par le rythme.
C’est clairement sur la forme que le film brille. La maîtrise technique est impressionnante, notamment ce fameux plan-séquence interminable qui donne l’impression de ne jamais pouvoir s’échapper. On admire le travail chorégraphique, la fluidité des mouvements, la précision du montage sonore. Tout cela fait de Climax une œuvre sensorielle et hypnotique, capable de provoquer un vrai malaise tant elle nous enferme dans sa spirale.
Mais en parallèle, j’ai trouvé que le film avait de grosses limites. Le scénario est réduit à sa plus simple expression : une soirée qui dérape après que quelqu’un a drogué la sangria. Les personnages restent esquissés et ne dépassent jamais les clichés posés au début. Très vite, tout s’efface devant la surenchère visuelle et la provocation. Certaines scènes choquent plus qu’elles ne racontent quelque chose, et on finit par se demander si Gaspar Noé cherche vraiment à dire quelque chose ou seulement à éprouver son spectateur.
Au final, Climax est un film que je qualifierais d’expérience. On est secoué, fasciné, parfois dégoûté, mais difficile de rester indifférent. J’en garde une impression forte, surtout sur le plan technique, mais je suis aussi resté un peu à distance à cause du manque de profondeur et de personnages auxquels s’attacher. C’est brillant et creux à la fois, d’où ma note de 7/10 : un film que je recommande de voir au moins une fois, mais pas forcément un chef-d’œuvre à revisiter.