À vomir
Il serait temps d'arrêter de réaliser des films sur des sujets quand ces mêmes sujets ne vous concernent pas.En tant que lesbienne (et en tant qu'humaine) je suis révoltée par ce film qui n'est qu'un...
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le 29 mai 2025
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Un film très pudique, avec ses silences qui veulent dire beaucoup. Il y a quelque chose de très touchant dans ce personnage, avec ses doutes, sa complexité, et ses non-dits.
J'avoue avoir été un peu frustré dans la manière qu'a le film de traiter son sujet, en posant plus de questions que de réponses, comme si c'était à nous continuer le raisonnement du personnage, et de se questionner sur le lien entre l'islam et le lesbianisme.
Mais j'aime beaucoup ces rencontres avec ces autres personnages, qui partagent leur vision de l'amour et du sexe. Notamment le premier rencard, qui joue beaucoup sur la gênance, et qui se veut finalement assez drôle, car authentique, où l'apprentissage s'apprend sur le terrain, bien qu'ici cela semble assez froid dans la démarche. On retrouvera d'autres moments où le malaise est palpable, comme avec son petit ami, où ses réactions sembleront assez froides, voire non-intéressée, ce qui déclenchera quelques rires dans la salle.
On revoit aussi Park Ji-Min, révélé par le film "Retour à Séoul", où l'on découvrira aussi ses véritables talents de plasticienne. D'ailleurs, on peut s'étonner de voir que la quasi-intégralité du casting semble peu connu, voire pas connu ou amateur. On a notamment le personnage du médecin, très rigolo au demeurant (peut-être un César du meilleur acteur dans un second-rôle), qui est un authentique médecin spécialiste de l'asthme, Pascal Chanez. Aussi, l'une des scènes les plus importantes du film, l'entretien avec un Imam de la Grande Mosquée de Paris... est effectué avec un véritable Imam de la Grande Mosquée de Paris, Abdelali Mamoun, qui nous fait un cours religieux en nuance, bien qu'il semble difficile de se situer par rapport à celui-ci. Et on a plein d'autres acteurs et actrices qui jouent, d'une certaine manière, leur propre rôle.
Il en ressort donc quelque chose de très authentique. Mais je dois avouer que le film m'a un peu désarçonné, notamment dans ses non-dits, dans ce que pense vraiment son personnage, dans son rapport à la religion et à sa sexualité. Et la fin se termine de manière assez frustrante à mon goût, comme si le chemin à parcourir était encore long, dans la manière de faire cohabiter ses croyances et ses sentiments, mais que nous ne verrons pas cela, et qu'elle lui restera à elle, et finalement à nous aussi, de se faire ses propres conclusions. Même si j'avoue que cela m'a un peu coupé dans ma propre émotion, de finir sur quelque chose d'aussi froid, ce qui ne l'est pas vraiment dans les faits.
Le film n'est d'ailleurs pas totalement réussi à mon sens en termes de rythme et de montage, les enchainements sont parfois brouillons, et je ne les trouve pas spécialement fluides, et il y a certaines scènes que j'ai trouvées trop criarde et cacophonique, ce qui déroute un peu par rapport à l'intimité de certaines scènes. Ce sont d'ailleurs ces scènes intimes qui sont pour moi le point fort du film, là où émanent la complexité et la profondeur des personnages, ainsi que leur questionnement.
J'avoue que la question de la religion, et notamment de l'islam, est une question qui me passionne vis-à-vis de l'homosexualité, et je pense qu'on est face à l'un des films les plus intéressants que j'ai vus sur le sujet, car se voulant assez didactique et bienveillant. Ce n'est d'ailleurs pas vraiment un scénario original, puisque adapté du livre de Fatima Daas, qu'il me donne très envie de lire désormais. Comme l'a dit l'actrice Nadia Melliti avant la projection, c'est une "adaptation assez spéciale", ce qui m'intrigue d'autant plus vis-à-vis du livre.
Bref, c'est un film que j'aime beaucoup. Les seconds rôles sont vraiment intéressants dans leur psyché, mais les rôles principaux sont passionnants, Nadia Melliti campe une fille assez étonnante dans ses rapports sociaux, et j'aime beaucoup sa présence à l'écran, sa manière de jouer, ou même ses mimiques assez rigolotes. Quant à Park Ji-Min, son personnage me fascine un peu aussi, dans sa fragilité.
C'est un film qui hante, de par ses personnages qui semblent exister par delà le film lui-même.
(Vu le 21 octobre 2025 au cinéma)
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films LGBTI+, Films Vus en 2025 (+ avis) et Les meilleurs films de 2025
Créée
le 12 nov. 2025
Critique lue 3 fois
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