One, two, three… viva l’Algé(bété)rie

Il y avait mille façons de se planter en traitant du sujet, à savoir l’incarnation de toutes les haines de l’extrême droite : une femme-de banlieue-maghrébine-musulmane-homosexuelle. Mais à mon sens on ne tombe pas dans la parodie de ce qu’on veut nous raconter. Et fort heureusement ! Effectivement avec un tel thème, la pente est glissante vers la critique banale anti-religion, au mieux pas fine et au pire réactionnaire, qui voudrait que l’acceptation de son orientation sexuelle lgbt et l’accomplissement de soi qui y est implicitement associé, passe nécessairement par l’émancipation de toute forme de foi religieuse archaïque et oppressive.

Ici ce n’est clairement pas le message du film. Le sujet de l’émancipation (quelle qu’elle soit) est suggéré indirectement, mais comme un chemin parmi d’autres. On présente simplement les questionnements, les errances, la dissonance cognitive permanente à laquelle est confrontée une jeune femme dans l’affirmation de ses différentes identités en conflit. Ce juste ce qu’il faut, et c’est bien fait, et on y croit vraiment (interprétation au top). Les figurant•e•s sont aussi au top et bg (surtout une ^^). Bravo les lesbiennes ! On pourra regretter peut-être le manque de développement de certains personnages secondaires et des interactions avec ces derniers. La résolution de l’unique idylle amoureuse et non seulement sexuelle semble être légèrement expédiée, voire un peu dérangeante dans la façon dont Fatima « « « cède » » » face au retour de celle pour qui elle développa de véritables sentiments amoureux.

Anecdote de séance : aux toutes premières secondes de la projection, alors que l’écran est noir et que l’on entend seulement le clapotis de l’eau de Fatima faisant ses ablutions, un homme a quitté la salle à l’instant où Fatima prononce « bismillah » au terme du rite de purification. Chacun y verra ce qu’il voudra. Ma théorie consiste à dire que cet homme s’était trompé de salle, ou bien était extrêmement islamophobe. Les deux options n’étant pas alternatives.

Amadinho
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le 23 oct. 2025

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