Légèrement plus subtil et plus réaliste que La Vie d'Adèle - lui aussi un coming of age lesbien -, La Petite Dernière n'est pas exempt de clichés et de maladresses malgré le regard féminin de la réalisatrice. C'est dommage, on avait enfin l'opportunité de voir un personnage qui ne sacrifie pas son identité. Dans le film, elle est soit une maghrébine qui n'assume pas son homosexualité, soit une lesbienne qui n'assume pas ses origines algériennes, jamais les deux. Était-ce vraiment le message de Fatima Daas ?
Les enchaînements répétitifs et insistants dans le montage entre récitation coranique et soirée de débauche traduisent une volonté de quelque chose de sulfureux et polémique, presque fétichisant, de la part d'Hafsia Herzi plutôt qu'une volonté de montrer une réelle introspection chez Fatima.
La bascule entre la lycéenne de terminale qui vit dans une homophobie refoulée, ne connaît rien au sexe et subit à travers sa religion, la double prohibition de la sexualité hors mariage et de l'homosexualité, à la jeune adulte qui se lance dans des plans à trois, sonne bizarre. Je me suis même demandée si c'était si courant que ça de faire l'amour sauvagement dans un parc public, minuit passé, avec son ex qui nous a ghosté pendant des mois.
Malheureusement on commence à être habitués : vendre les minorités, ça doit être le prix à payer pour rentrer dans le moule du cinéma français.