À vomir
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le 29 mai 2025
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Avec La Petite Dernière, Hafsia Herzi signe un film qui interroge, sans détour mais avec justesse, la collision entre foi, désir et quête d’émancipation. Plutôt que d’asséner un discours, elle choisit l’observation : la caméra s’installe dans le quotidien, laisse les scènes prendre leur temps, capte les silences, les petits moments de joies, ceux de doutes ou les disputes anodines. On traverse une salle de classe, une cuisine familiale ou un couloir d’immeuble, où à chaque fois, se heurtent règles religieuses, traditions familiales et pulsions adolescentes.
La bonne nouvelle, c'est que La Petite Dernière refuse le pamphlet frontal. Herzi préfère le trouble, l’ambiguïté, le mouvement. La mise en scène accompagne la libération progressive du corps et de l’esprit, avant de rappeler, d’un plan fixe ou d’un regard réprobateur, le poids du dogme, de la famille et de la communauté. Cette alternance, jamais appuyée, donne au récit une tension sourde : la liberté existe, mais se paie.
À travers le personnage central (interprétée naturellement par Nadia Melliti qui fait vivre son personnage) à la fois réservé et déterminé, le film explore une sorte de vision double sociale : obéir en façade, expérimenter en secret. La famille, omniprésente, n’est pas caricaturée ; elle incarne à la fois l’étreinte affective et l’enfermement moral. L’amour adolescent, ses élans et ses déceptions, doit faire avec.
On sent les influences du type Kechiche, on retrouve un peu de son cinéma dedans (La Vie d'Adèle est le plus évident), mais elle arrive à s'en détacher, à proposer un cinéma qui ne copie pas, mais qui parle sincèrement.
Herzi réussit aussi le pari de multiplier les thèmes : religion, sexualité, appartenance sociale, construction de soi, sans jamais diluer son propos. On sort du film avec l’impression d’avoir suivi un vrai parcours, fragile mais tenace, celui d’une jeune fille qui doute, chute, se relève, avance encore.
Ni manifeste ni chronique légère, La Petite Dernière est un film sensible, lucide, et surtout vivant.
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le 5 nov. 2025
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