Je t'aime, moi non plus...

La Pianiste, titre tellement loin du film, tellement malin, qui embrouille le spectateur, car moi je n'avais rien lu sur l'histoire du film, et la surprise n'a pu être que surprenante et avouons le jouissive.

Il est clair que quand on connait Michael Haneke, c'est désormais le quatrième film de lui que je vois, on sait très bien que l'histoire quelle qu'elle soit sera crue, réaliste et dure, il est donc évidement que cette histoire autour d'une pianiste qui n'a jamais pu devenir professionnelle ne sera pas un bain moussant accompagnés de pétales de roses.
Erika, professeur de piano vie avec sa mère, elle n'a vraisemblablement jamais eu d'homme dans sa vie, et de toute façon son passé est flou, à aucun moment on ne nous expliquera s'il c'est passé quelque chose dans sa jeunesse qu'il l'a rendue comme ça. Car notre pauvre professeur ne connait pas les sentiments, elle se mutile, fréquente des lieux pas vraiment fait pour les femmes de son style, et ne semble pas savoir aimer. Alors quand un jeune bourgeois pose son regard sur elle, tout bascule, un jeu cruel commence et n’améliorera en aucun point la situation

Inutile de préciser que les plans séquences sont de mises, lors de quelques plans on en voit d'ailleurs pas le bout, Haneke m’impressionnera donc à chaque fois, sa mise en scène et ses longs plans interminables sont bluffants. Il filme une Isabelle Huppert perdue, dure envers elle même, prête aux pires atrocités par jalousie, Benoît Magimel incarne un jeune homme sur de lui qui se perdra dans une folie par amour pour elle. Annie Girardot, ne l'oublions pas livre une prestation tout simplement splendide.

Haneke livre donc une fois encore un drame terrifiant de réalisme.