Comment est-ce possible que ce film ait une moins bonne note que son prédécesseur, La Planète des Singes: Les Origines, là où il incarne un préquel largement plus audacieux, plus ambitieux et plus puissant ?
Premièrement, il est toujours assez facile de voir lorsqu'un préquel n'a d'autres objectifs que de contenter une horde de fans déchaînés: il prétend tout raconter, et, à lui tout seul, expliquer ce qui sera le contexte de base du film dont il est le préquel. Il se vend d'ailleurs avec cela, et c'est son principal argument: raconter comment on en est arrivé à la situation du premier film (ici, La Planète des Singes). C'est donc un film qui n'existe pas pour lui même, mais pour ce premier film, dont il a la lourde tâche de reprendre le flambeau. Il est tétanisé à l'idée de le faire, et au final, glorifie le dit flambeau sans jamais le reprendre réellement.
Ce film, ce préquel ne parvenant pas à dépasser sa propre malédiction, c'est La Planète des Singes: Les Origines. Son seul intérêt est de raconter comment on a pu arriver à la situation de La Planète des Singes, mais du coup le film n'a que très peu de moyen d'être surprenant, si bien qu'il ne l'est jamais vraiment, qu'il est intéressant tout au plus.
La Planète des Singes: L'Affrontement est, à l'inverse, le prototype du bon préquel: il développe sa propre histoire, laquelle est porteuse d'un vrai propos. C'est un film à part entière, et il n'a pas l'unique intérêt de raconter ce qu'il s'est passé avant le film de 1968. Et comme dit plus haut, la qualité de ce préquel se manifeste par le fait qu'il a la modestie de ne pas tout raconter et de ne pas se terminer au moment où commence La Planète des Singes, on sent qu'il se passera des choses avant d'en arriver là.