En 2011 un reboot de la saga eut lieu avec la sortie de Rise of the Planet of the Apes (La Planète des Singes : Les Origines). Le film nous narrait les raisons de la chute de l’Homme en tant qu’espèce dominante : l’affranchissement des singes, les origines du virus qui décimera une majorité de la population ... Son parti pris réaliste, les thèmes abordés que ce soit la bio-éthique ou encore le danger des manipulations génétiques ... ainsi que son attachement à filmer l’évolution de la relation entre un scientifique humain (joué par James Franco) et un singe prénommé César en avait fait un de mes coups de cœur de l’année. Dire que j’attendais Dawn of the Planet of the Apes serait en deçà de la vérité.


Ainsi, le film se déroule 10 ans après la révolte des singes et se situe toujours à San Francisco et en périphérie. Un virus “La grippe simienne” éradiqua une grande partie de la population mondiale, laissant les immunisés s’entre-déchirer. Dans cet univers apocalyptique, deux communautés vivent en paix. D’un côté les singes, réfugiés dans la forêt et ayant constitué une communauté à leur image et de l’autre les hommes survivant dans les décombres de ce que fut jadis San Francisco. Mais cette paix ne va pas durer !


Première chose qui me frappe … les décors. La beauté des forêts canadiennes n’est plus à démontrer mais le village des singes alternant amas de troncs/branches et structures tribales, épousant le relief, est un modèle du genre : véritable signe d’intelligence et pourtant primitif. San Francisco n’est pas en reste. La ville est dévastée. La végétation a repris ses droits et les carcasses en tout genre s’amoncellent dans les rues ... une référence au jeu The Last of Us et au film I am Legend est indéniable. Ces environnements sont d’autant plus importants qu’ils semblent faire figure de protagonistes une fois filmés … le réalisateur jouant avec ces lieux, filmant les humains en gros plan une fois en forêt afin d’accentuer le sentiment de perte de repère … les singes, quant à eux, filmés en grand angle avec la forêt derrière eux pour prouver leur maîtrise de ce qui les entourent.


Cependant, la principale force du film réside dans le traité de cette communauté de singes, César en figure de proue. Techniquement parlant, le film est sans reproche. De ce point de vue
le rendu est tout simplement ahurissant. Que ce soit les jeux de lumière, les yeux, le morphing du visage, la peau … tout est absolument contrôlé au poil près. Tout cela est encore rehaussé par une animation parfaite, issue de la motion capture, de ces êtres virtuels. Les mouvements sont 100% crédibles tout comme les expressions du visage, les mimiques de ses grands primates accentuant le ressenti du spectateur que je suis face aux sentiments qui traversent César, Koba ... Parfaitement transposés, je me prends d’affection pour ces êtres faits avant tout de pixels, bien plus que pour les acteurs humains errant à l’écran.


Dawn of the Planet of the Apes est un film calme se laissant emporter par la colère, la peur. Ainsi, à cette intelligence fraîchement acquise vient se greffer des instincts primaires propres à leur nature passée. Génétique quand tu nous tiens ! Un savant mélange des genres donc donne ce comportement à la fois intelligent mais également très primitif, réfléchi mais aussi guidé par des sentiments primaires. La structure narrative du film se faisant l’écho de cela.


Mais Il s’agit avant tout d’un film sur le dialogue cherchant à faire passer un message de paix, écho de la vie à laquelle singes comme humains aspirent. Et qui dit dialogue dit manière de communiquer ! Car désormais les singes s’expriment par un mixe de parole et de langage des signes … un langage s’appuyant sur un immense panel d’expressions et donnant parfaitement la réplique aux acteurs humains allant même jusqu’à les occulter à l’écran … Et c’est là que le bât blesse. Les humains, à l’exception du héros Malcolm (joué par Jason Clarke), sont transparents au mieux … irritants au pire ! Aucune scène avec un humain ne m’a autant marqué que ces séquences de vie dans le village des singes ... César prenant pour la première fois son nouveau né dans ses bras ou tentant d’éduquer Yeux Bleus son aîné.


Le scénario est à prendre pour ce qu’il est. Ce dernier peut sembler convenu mais ne tombe jamais dans un manichéisme primaire. Les scènes de bataille sont filmées sans prise de parti. Dès lors le spectateur ressent autant la mort d’un humain que celle d’un singe. Qu’il soit humain ou non ne rentre pas en ligne de compte. Dawn of the Planet of the Apes ne se range d’aucun côté, chaque camp étant logé à la même enseigne, et grand bien lui en fasse ; prônant la tolérance tout en dessinant par la même une fresque épique et tragique sur la disparition future d’une espèce.


Une réalisation qui ose pour un film à message, le tout porté par un César (et ses congénères) d’une véracité et d’une crédibilité à toute épreuve ! Daw of the Planet of the Apes est un film à ne pas manquer.

Silent_JayFR
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le 13 avr. 2019

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