Échaudé et par le Dawn of... précédent et par le trailer si peu évocateur, j'ai vu ce film un peu à reculons, je dois avouer.
Mais à côté de quoi serais-je passé !
J'ai remarqué que la traduction française littérale du titre original (soit War For the Planet of the Apes, devenu La Guerre de la Planète des Singes) évacue la nuance qui s'y tient.
En effet, ce film ne narre aucunement la guerre de la planète des singes (ou le conflit hommes singes ou autre), mais bien la bataille pour la survie de l'espèce et ce, des deux côtés.
Il y a donc les humains contre les Singes, mais aussi les Humains VS les Humains alors même que lesdits Singes n'aspirent en fait qu'a vivre en paix.
Bref, nous avons à faire ici à un survival intimiste, où la douleur d'un père transforme son envie d'une existence simple en une haine revancharde.
Et le récit de souligner que ce brave César penche du côté obscur, ayant même la vision de sa Némésis Koba, lors de brèves hallucinations, ici et là.
Non seulement le scénario très malin mixe allègrement la tragédie, l'humour, l'odyssée guerrière et le questionnement même sur ce qui fait notre Humanité, mais de plus la réalisation inspirée de Matt Reeves achève de rendre ce film indispensable.
Et là où War For... a achevé de me faire totalement adhérer au film, c'est la perfection des Singes en CGI.
J'ai été ému par leurs langages (rappelant la langue des signes), par l'émotion se dégageant de leurs postures et de leurs regards, accentué par cet anthropomorphisme les caractérisant.
Ainsi les scènes présentant les états d'âmes simiesque sont particulièrement réussis concernant 3 des leurs: Caesar bien sûr, mais aussi Lake et cet incroyable Maurice, dont ses petits yeux si expressifs déparent sur sa large face d’Orang-outan.
La fin d'un film reste toujours aussi cruciale pour l'homogénéité de l'ensemble. Et j'ai eu crains que celle-ci ne soit faible ou convenue.
Plus grande fut ma surprise, puisque Caesar décide de ne pas céder à son irrépressible envie de tuer le Colonel, laissant celui-ci complètement anéanti, puisqu'il est devenu ce qu'il détestait: un humain retourné à l'état de Bête.
Ironique retournement de situation et la décision de Caesar n'en est que plus cynique (donc humaine).
"Tu déteste la régression de tes semblables, voit maintenant ce que tu es devenu!", aurait-il pu lancer à la figure du Colonel...
La dernière séquence du film est lourde en émotion: outre la mort de Caesar et les paroles hésitantes de Maurice, ce panorama montagneux avec un lac en son centre, rappelle fortement l'environnement du film original où le vaisseau de Taylor venait se crasher (d'ailleurs, lors du panoramique final vers les cieux, j'ai attendu de voir si ledit vaisseau n'allait pas apparaitre, tout en étant conscient que cela ne pouvait arriver, puisque la nouvelle société simiesque ne s'était pas encore mise en place...).
En résumé, le meilleur film de cette trilogie et j'irai même jusqu'à dire, le meilleur film de la saga tout entière !