- Il était une fois un village peuplé d'irréductibles poilus qui résistait encore et toujours à l'envahisseur...
- C't'un nouveau Astérix ?
- De... hein ?! Qué Astérix ?
- Bah c'est l'intro là à chaque fois...
- Mais RAF... J'te parle de César et sa nouvelle aventure !
- Beh oui voilà... Enfin je savais pas que César était au centre de l'histoire ce coup-ci...
- Il l'est depuis les origines en même temps !
- On doit pas lire les mêmes albums alors...
- Albums ? Mais de quoi tu... hein ?!
- Moi j'ai lu ça avec les gaulois au premier plan.
- Mais gaul... de... écoute CONNARD je te parle de César ! Le singe ! Pas le grand fragile en jupette !
- Oh tu vas te calmer les claquettes mon chaud ! On parle calmement, c'toi qui vient m'emmerder avec tes BD...
- BD ?! BD ? J'vais sortir vite fait, histoire de pas en prendre pour perpette...
- Ouais vaut mieux... oh et sinon, avant de te cailler le cul au dehors... T'as vu le nouveau Planète des Singes ? Il est bien cool !



Ape-ocalypse Now



La claque tellement inattendue ! Rarement, extrêmement rarement je reste sans voix après un film, en reprenant la voiture je retenais mes larmes, la bande son stupéfiante de Michael Giacchino raisonnait encore dans ma tête. Habituellement quand je vais voir un film avec ma mère, ce qui fut le cas ici, une fois sur le retour je lui demande comment elle l'a trouvé, on en discute puis on finit par causer d'autre chose... Là j'ai pas pu, je lui ai même pas dit ce que j'en pensais, je pouvais plus rien dire, je n'avais pas envie...
Difficile d'exprimer son ressenti dans une critique quand les mots ne suffisent plus...
Dès l'ouverture du film, on est mis au point à l'aide d'un texte résumé sobre délivrant les trois sous titres ce cette saga reboot, Origines, L’affrontement et Suprématie. Opening royal et limite orchestral pour ce dernier opus, ce que je n'ai appris que récemment à travers une critique, moi qui pensais que nous aurions droit à cinq films, comme la saga d'origine.
Pourquoi faire plus quand on peut faire grand avec peu ?


Ici Matt Reeves rempile après avoir dirigé le précédent et déjà sombre volet, il nous emmène au fond du fond, le point de non-retour pour l’humanité, le dernier round pour la terre. Apocalypse Now étant la plus grosse référence, j'y ai également vu de La Grande Evasion ou encore le récent Logan.
Si la comparaison avec le célèbre film de Coppola est purement évidente, j'ai vraiment ressenti un parallèle au génial dernier film de Wolverine.
César tel l'homme griffu dans Logan se retrouve à protéger une gamine importante et spéciale, il a lui aussi le poil grisonnant et les yeux rouges de hargne, sans parler de la fin plutôt similaire et pleine d'espoirs.


Bref... Au-delà des références voulues ou non, Reeves m'a embarqué dans une aventure magnifiquement bluffante, entre scènes tendues du string de plage comme cette première descente dans la cachette des singes avec le Colonel... MOMAN ! A l'écrit mon ressenti est difficile à faire passer mais je signale que je retiens mes larmes en ce moment tellement j'y repense. Si la mise en scène est d'une puissance folle... ce jeu de regard entre César et le Colonel lors de la première rencontre ! Ce duel western post-apo ! ...La bande originale joue un énorme point sur le tout car l'émotion passe beaucoup par elle, que ce soit dans les moments d'actions où la BO telle les années 60/70 procure un réel sentiment de film d'aventure, ou bien les moments plus calmes, plus doux ou durs où la musique se fait sublime et loin du pompeux grotesque.
Sans me souvenir véritablement de l'ambiance sonore de l'ancienne saga, j'ai la véritable impression que Giacchino s'en est grandement inspiré, ce qui provoque donc ce sentiment nostalgique bienvenu.


Au-delà des scènes d'actions qui peuplent ce Suprématie, l'émotion est bien celle qui prime sur le métrage, que ce soit dans l’héroïsme ou dans l'intimiste. Celui qui m'a le plus touché du film, mais vraiment touché, c'est le petit vieux singe échappé du Zoo, un personnage qui a sombré dans la folie, un mix entre Gollum et Dobby, aussi amusant qu'émouvant.


La scène lors de l'évasion de la prison où César se prend une flèche de la part de celui qu'il avait laissé vivre est magnifique, vraiment celle où j'ai lâché les larmes, entre la musique incroyable et la réaction du gorille qui s'était rallié aux soldats... j'en pouvais plus, magnifique !


L'histoire de ce dernier volet repose sur un concept simple, l'ultime survival d'une vie, la guerre entre les singes et les soldats va prendre fin, coûte que coûte. Le Colonel, sans pitié, se prenant pour le sauveur de l'humanité a pour but d'exterminer les singes, les dégâts qu'il causera sur les amis et la famille de César va créer une vague de haine impensable. Toute l'histoire de la confrontation entre humains et animaux se révèle à travers deux personnages, tous deux ont un but légitime, l'un veut vivre en paix avec son peuple, l'autre ne supporte pas l'idée que l'homme devienne esclave des singes. Deux buts compréhensibles qui nous fait douter de la fin de l'histoire, est-ce que l'homme qui a toujours primé sur cette terre continuera son règne, ou est-ce que l'animal deviendra le maître ? Complexe d'être d'un côté ou de l'autre tant l'un a le droit et l'autre a le mérite.
Ce qui fait de cette œuvre une fable animale intelligemment humaine.


En bref, un bijou d'émotions, aux scènes d'actions spectaculaires, à la morale forte, aux personnages attachants et complexes, une aventure sombre et bad ass parce que bordel on voit un singe avec un pompe quand même !
Les effets spéciaux sont quant à eux resplendissants, j'ai cependant toujours trouvé que César de près n'était pas le plus réussi physiquement, les lèvres et les dents ne sont pas parfaites, comparé à Maurice et quelques autres, dont les gorilles, Winter est superbe par exemple. M'enfin bref, ça reste léger et sur les gros plans, la partie dans la neige efface ces quelques défauts d'ailleurs.
Andy Serkis, le roi de la motion capture incarne encore une fois le grand César, face à un Woody Harrelson complexe et génial. La petite Karin Konoval s'en sort parfaitement de son côté.


Matt Reeves clos cette trilogie avec perfection, la réalisation est tantôt héroïque, tantôt intimiste, j'ai même été surpris de l'utilisation de la vue subjective, que je trouve rarement justifiée, elle est ici brillamment employée. La photo elle, est sublime, un désaturé apocalyptique et crépusculaire de toute beauté. L'histoire, je ne vais pas revenir dessus, est bien plus complexe qu'il n'y parait, et la BO pour ne pas non plus revenir dessus est stupéfiante !


La fin d'une guerre, le début d'une vie !

-MC

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