Tourné à l'époque de la déstalinisation, en 1962, La porte d'Illitch ne sortit qu'en 1965, avec plusieurs coupes imposées par Khrouchtchev et sous le titre de J'ai 20 ans. Parmi plusieurs scènes censurées ou détournées de leur sens, figure notamment celle où l'un des trois personnages principaux, âgé de 23 ans, discute avec son père mort deux ans plus jeune, au cours de la seconde guerre mondiale. Les trois protagonistes centraux du film, que des hommes, soit dit en passant, appartiennent à une génération déboussolée et incapable d'être à la hauteur. Mais de quoi ou plutôt de qui ? Des pères, héros patriotiques ? Impossible. Ce désenchantement court pendant les plus de 3 heures de la durée du film, avec des moments très réussis (dans le tram ou parmi la foule de Moscou qui se hâte vers on ne sait quel avenir) et d'autres assommants (le récital de poésie, des conversations qui n'en finissent pas). Inégal et parfois plombé par quelques tics du cinéma de la Nouvelle vague.

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le 11 août 2023

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