"On était persuadés d'avoir raison alors qu'on avait tort. Mais on ne le savait pas à cette époque-l

La prima linea est un groupuscule italien, actif durant ce que l'on a coutume d'appeler "Les années de plomb" soit la fin des années 70.
L'Italie est déjà (encore) politiquement en complète déroute. Les groupuscules terroristes pullulent (Les Brigades Rouges en tête) et La Prima Linea est l'un des plus importants.
Le film raconte l'histoire et l'engagement de l'un des membres fondateurs du groupe à la fin de 1976.
En activistes de gauche, Sergio Segio et ses camarades font régner la terreur en posant des bombes et commettant des meurtres. Le traumatisme encore vivace de cette terreur a freiné la production de ce film qui s'intéresse au point de vue des activistes eux-mêmes, à leurs idées libertaires, égalitaires et de justice contre les gouvernements corrompus. La légitimité de leurs revendications, malgré les actes de violence auraient pu trouver des échos auprès de la population actuelle et raviver le vent de révolte en faisant des activistes des héros. Mais heureusement, les citoyens n'ont plus aucune revendication, ils sont endormis et ont été inactivés tels de bons moutons inoffensifs. La crainte que ne soient justifiés les activités terroristes et les meurtres n'avait pas lieu d'être. Mais merci aux frères les plus célèbres du cinéma belge d'avoir permis, en palliant le retrait des producteurs italiens.
Là où se situait l'intérêt cinéphile de mon point de vue : Le couple vedette.
Riccardo Scamarcio et Giovanna Mezzogiorno apportent leur talent en incarnant viscéralement ce couple réuni et séparé par leurs idées qu'ils placent avant tout le reste (amour, famille ou amitié)

Adapté du livre rédigé par Sergio lui-même durant ces années de détention, le film ne se fait ni complice ni accusateur. Il montre le côté inéluctable de l'engagement, la spirale infernale à laquelle se voit confronté le protagoniste quand il ouvre les yeux, qu'il s'interroge sur la légitimité de certaines actions. Quand survient le doute, quelle est l'issue ? Y'en a t-il seulement une ?

Alors oui, Giovanna reste belle en prison, a la classe quand elle pose des bombes mais on ne va pas cracher sur le film pour si peu
Rawi
7
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le 29 mars 2014

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