Une bonne viande saignante !

« La Proie des Ombres » n’est pas un film d’horreur graphique à proprement parler. On est ici dans une veine plus subtile, plus psychologique — un thriller horrifique à l’atmosphère pesante, quelque part entre le malaise de “The Menu” et une tension latente à la Jordan Peele (du pauvre!).

Le film fait le choix de suggérer plutôt que de montrer, misant davantage sur le suspense, les silences, les regards et une montée lente de la tension. Un choix assumé, qui ne plaira peut-être pas à tout le monde, mais qui fonctionne bien dans la première moitié.

Cependant, il faut reconnaître que certains passages manquent de rythme, en particulier dans le deuxième acte, où le scénario semble vouloir s’attarder sur des éléments secondaires. On sent par moments un budget un peu limité, avec des scènes qui auraient gagné à être resserrées ou carrément éludées. Ce n’est pas pénalisant au point de gâcher le film, mais cela ralentit un peu l’immersion.

Là où le film reprend de la force, c’est lorsque “l’horreur” démarre vraiment. Le changement de ton est maîtrisé, la tension devient presque suffocante, et la mise en scène sait parfaitement accrocher le spectateur. Le suspense est bien tenu jusqu’au bout, et l’ensemble débouche sur une morale percutante, notamment pour ceux qui ont tendance à s’abreuver de théories obscures. C’est là que le film frappe juste.

Côté interprétation, le jeu d’acteurs est solide, Nick Stahl se débrouille bien sans être flamboyant, mais crédible et sincère, ce qui suffit à maintenir l’attention. ( Toujours mieux que son interprétation de John Connard dans Termine a tord ! ) On sent que le casting est bien dirigé, et l’ensemble est cohérent du début à la fin. Un bon petit film a voir !