La dernière marche était trop haute.

Avant de commencer cette critique je dois avouer que je n'ai jamais pris le temps de lire le fameux livre de Romain Gary, et que par conséquent mon avis
n'est fondé que sur le film.

Eric Barbier retranscrit l'incroyable ambition qu'a Nina pour son fils, qu'elle contraint à devenir quelqu'un de reconnu par tous et dont elle pourrait vanter les mérites. Au fur et à mesure qu'il grandit, son fils Romain semble vouloir s'extirper de son emprise, mais paradoxalement met tout en oeuvre pour être digne des espoirs de sa mère.

Légère déception à la sortie de la salle. Le sentiment que le film se contentait toujours de trop peu alors que les éléments sur lesquels il s'appuie ont un potentiel plus qu'intéressant.
Sur tous les points du film, on y est presque, mais pas tout à fait. Vous me direz que c'est le cas dans beaucoup de films, c'est vrai, mais le problème ici est que cela se ressent cruellement.

Premier point, pourquoi introduire deux temporalités dans le film ? Je n'en ai pas compris le but, d'autant plus que cela n'apporte rien, si ce n'est une ouverture sympathique du film. Je trouve par ailleurs que Pierre Niney est sensiblement moins à l'aise dans ce Romain Gary en fin de vie...
Enfin il s'agit d'une petite partie du film, mais dont le temps aurait pu être investi dans la trame principale ou dans une fin plus satisfaisante, tout en gardant la même durée de film.

De plus, le film semble avoir deux ambitions majeures : traduire une relation unique entre une mère et son fils, et raconter les aventures exceptionnelles de celui-ci. La difficulté est de taille puisqu'il faut réussir à tenir ces deux fronts séparément, tout en parvenant à rendre efficace les liens entre les deux.
Et il faut avouer que si c'est assez bien mené, ce n'est pas parfait. La construction de la relation est efficace, grandement servie par le jeu des acteurs, mais le film semble se vouloir plus épique qu'il ne l'est réellement, ce dont il résulte une certaine frustration. Ainsi, la relation, bien construite, ne trouve pas assez écho dans les aventures de Romain, alors qu'elle pourrait y apporter beaucoup d'intensité si celles-ci etaient mieux traitées, pourquoi pas avec un peu de temps gagné sur la seconde temporalité. Ainsi on n'est pas loin de quelque chose de très reussi, c'est déjà pas mal du tout, mais on sent que le film pourrait franchir un grand pas.

Pour ce qui est du jeu des acteurs, il est très satisfaisant, il n'y a pas grand chose à redire. Charlotte Gainsbourg tient parfaitement son rôle, elle a un joli charisme et on a envie de la baffer à plusieurs reprises quand elle parle à /de son fils ! Pierre Niney est rayonnant aussi et s'avère être l'acteur idéal pour son rôle et les acteurs qui le précèdent dans le rôle de Romain sont plus que pertinents.

La réalisation, les images et les plans sont bien menés et rendent le film assez agréable, bien que trop peu spectaculaire vis à vis des ambitions affichées.

Quoiqu'il en soit le film est somme toute agréable, vaut la peine d'être vu et ne passe pas loin d'être excellent. Cependant la dernière marche est très haute et il est regrettable de se dire que La Promesse de l'Aube ne s'inscrira probablement pas sur la durée En effet, les quelques éléments manquants sont peut-être les plus importants et on en ressent malheureusement trop le manque.

Bon visionnage si vous ne l'avez pas vu !

(pour ce qui est de la note pure, je ne sais pas si je doit mettre plutot 6 ou 7, mais etant donné que j'ai l'habitude de bien noter les œuvres, j'ai opté pour le 7!)