On sort de là avec des envies d'aller courir dans un champ de fleurs, ou de visiter un musée avec du beau. du beau qui ne sert à rien. J'entends par là : qui n'est pas associé à une recherche de profit, d'efficacité. Qui se contente d'être.
Parce que ce roman lui, taille un costard à cette recherche de l'efficacité 100%. Dans une entreprise, cela peut déjà aliéner les êtres...mais quand cela est associé aux processus d'exterminations nazis, c'est au delà du soutenable : l'inhumanité à l'état pur.
Les personnages souffrent d'aridité extrême du sens de leur vie. C'est triste, sombre, déprimant, comme une vieille salle de réunion sans élégance, dont la moquette murale a pris la teinte grise du malheur et l'odeur de mort des cigarettes nerveuses.
Alors, faut-il le lire ?
Oui. Avec un risque assez important de froid dans le dos et d'envie d'évasion pour élever des chèvres dans le Larzac ou peindre de jolies toiles colorées.