Considéré comme étant un chef-d'oeuvre du cinéma muet français La Roue d'Abel Gance est assez décevant au final pour moi. Il y a certes l'audace formelle de Gance avec l'utilisation de toutes les techniques de prises de vues et de montages connues, des plans avec un impact visuel fort, des séquences d'actions aux découpages frénétiques, un symbolisme et une esthétique mécanique ayant peut-être influencé les cinéastes soviétiques. Mais le récit se perd dans cette durée interminable pour devenir totalement insipide après les deux premières époques (sur 4). Le film dans un premier temps est intéressant par ce qu'il raconte mais là aussi peu à peu cela se délite. Les personnages masculins outre leurs penchants pour l'inceste (puisqu'un père et un fils tombent amoureux de la fille/soeur adoptive) qui fait le gros de l'intrigue puisque les deux tour à tour veulent posséder la femme et la rejettent, sont méprisables, misogynes, égoïste jusqu'à la bestialité. De grosses naïvetés scénaristiques envahissent l'ensemble, Gance veut faire du tragique et du mythologique version moderne sans parvenir réellement à obtenir une puissance à ce niveau hormis dans quelques passages. Un long-métrage démesuré réalisé par un visionnaire mégalo, la version courte de 4 heures doit être plus intense que la longue de 7 heures.