Un professeur de musique coréen dans une usine se voit obligé d'embaucher une servante pour s'occuper de la maison. Après quelques accrocs graves avec des ouvrières tombées amoureuses de lui (l'une qui se suicide, une autre qui essaie de lui faire du chantage) il commet finalement l'impair avec la servante. Petit à petit celle ci prendra lentement le contrôle de la maison, torturent mentalement mari, femme et enfants à base de manipulation et de violences.
Un scénario qui rappelle inévitablement l'excellent The Servant de Joseph Losey sorti en 1963 en Angleterre ; dans lequel un maître finit petit à petit esclave de son domestique manipulateur. Cependant, le film de Ki-Young a beaucoup plus d'impact politique en Corée du Sud que celui de Losey aurait jamais pu en avoir.
En effet, Wikipedia nous apprend que le film est sorti sur la SEULE année de liberté d'expression en Corée du Sud de la période 48-87. Par là même, il catalyse tout ce qui a été refoulé au cinéma coréen pendant des années avec des personnages profondément immoraux et malsains.
Il devient rapidement culte en Corée et complètement fondateur, la plupart des réalisateurs sud-coréens reconnus admettent d'ailleurs sans peine l'influence de ce film dans leur cinéphilie (Park Chan-Wook, Bong Joon-Ho pour ne citer que les plus connus).
Bon avec le recul qu'on peut avoir sans y attacher cette importance historique, on se rend compte que la réalisation n'a rien de révolutionnaire mais qu'elle ne manque pas d'originalité pour autant. On est sur un film assez hybride avec des gimmicks de film d'horreur, des codes empruntés à l'expressionisme mais également à certains moments un aspect grand-guignolesque très surprenant.
Bref, une petite perle d'humour très très noir que je recommande sans hésitation.