Entre deux combats de lutte dans la campagne Kazakhe, le valeureux Kuandyk n’a d’yeux que pour la belle Saltanat. Malheureusement, le père de cette dernière est décédé, laissant une énorme ardoise de dettes. La seule solution pour Saltanat, c’est d’aller en ville rencontrer le riche associé d’un parent éloigné. Kuandyk ne peut se résoudre à l’abandonner et c’est donc ensemble qu’ils vont vivre ce périple, elle vêtue de rouge, lui de noir.
Ça n’est pas un film que signe le réalisateur Adilkhan Yerzhanov, mais un véritable musée. Dès le premier plan, la composition impressionne. Et ça n’est que le premier d’une longue série où le travail sur les cadres, les couleurs et les jeux de lumières sont éblouissants. Evoquant tant les œuvres de Van Gogh, du Douanier Rousseau et… Hergé, la tendre indifférence du monde est de toute beauté. On pourrait craindre que le film soit écrasé à force de citations et de références, mais au contraire. Voir ces personnages citer Camus, Stendahl ou Shakespeare au fil de leurs pérégrinations entre la rugueuse campagne et la sauvage métropole crée un décalage inattendu et surprenant. En combinant ces références avec un ton plus léger, notamment lorsque Kuandyk et Saltanat se transforment en héros révolutionnaires et romantiques, ce métrage crée un univers sublime et inédit.