Ce n’est pas le film le plus réussi de Xavier Beauvois en revanche c’est clairement l’un de ses plus touchants car très personnel tant il revêt une dimension éminemment autobiographique à travers le portrait de cet homme alcoolique.
Endetté par son restaurant familial qui ne fonctionne plus, Jean-Paul, père veuf, passionné de voile, décide de participer à la course virtuelle du Vendée Globe sur Virtual Regatta, en espérant remporter l’une des dotations accordées aux meilleurs. Mais il adopte les conditions des skippers et s’isole pendant trois mois sur son bateau installé dans le jardin de son restaurant du Finistère, au grand dam de son père et de sa fille.
Oui, l’idée fait peur. D’autant que l’on comprend rapidement le gros chemin de rédemption : le personnage doit renouer avec les siens et surtout avec lui-même. On ne voit clairement rien de la course, en grande partie car Beauvois revient sans cesse dans le restaurant, en pleine transformation grâce au fiston qui a repris les rênes pendant l’absence de son père. Je pense que le film est un peu parasité par cette intrigue, qui prend beaucoup trop de place.
Mais voilà, il me semble que c’est un film sur l’alcoolisme avant tout, sur l’alcool refuge et prison. Et ce film-là, qui semble si intime, Beauvois le réussit pleinement, parvenant à faire exister cette famille et les relations entretenues avec ce fils/père malade, toxique et égocentrique. Le rôle de la fille tenue par Madeleine Beauvois, la fille du cinéaste, rend l’expérience encore plus touchante et déroutante. Et puis celui du (grand)père est tenu par Pierre Richard. C’est toujours un bonheur de revoir Pierre Richard.