♫ The show must go on ♫

Après le monumental Raging Bull, Martin Scorsese retrouve pour la quatrième fois consécutive son acteur fétiche Robert De Niro pour une comédie acerbe sur le monde du spectacle. L'histoire de Rupert Pupkin, aspirant comédien et fan numéro un de Jerry Langford, star du petit écran, qui lui promet de lui faire passer une audition dans son show pour se débarrasser de lui après une rencontre fortuite. Mais pour Rupert, c'est déjà trop tard : il s'imagine superstar aux côtés de sa vedette préférée, s'imagine être un ami proche à travers des fantasmes plus vrais que nature. Un sujet atypique pour le réalisateur américain qui s'empare ici de thématiques puissantes et les exploite à outrance...

Mélangeant fiction et réalité avec une aisance déconcertante, signant des séquences malaisantes au possible et les faisant tirer jusqu'à épuisement, filmant ce monstre de De Niro dans des situations over the top, Scorsese signe ici l'un de ses films les plus mordants, les plus maîtrisés, les plus jouissifs.

Comédie mordante sur un paumé qui rêve sa vie au lieu de la vivre, drame urbain délicat sur les dangers que peuvent représenter les fans, thriller nerveux à l'issue incertaine : La Valse des Pantins est d'une efficacité absolue, jouant sur plusieurs tableaux pour ne jamais faiblir. Porté par un Bob De Niro au sommet, tout bonnement parfait en mythomane rêveur constamment optimiste, accompagné de la géniale Sandra Bernhard face à un Jerry Lewis tout en autodérision, le long-métrage se délecte comme une friandise et ne prend aucun ride, les défauts étant invisibles à l’œil nu. Une perle dans la filmographie de Scorsese et probablement l'un des meilleurs rôles de composition de l'ex-Travis Bickle.