Je suis femme
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Je pense qu'à force de découvrir ses films, je considère Clouzot comme mon cinéaste français préféré. J'ai rarement été déçu par ses oeuvres qui sont à classer pour certaines, parmi les chef-d'oeuvre du cinéma.
La Vérité en fait, à mon sens, partie. D'abord, formellement, le noir et blanc est magnifique et offre parfois des plans sublimes. Clouzot sait capter ses acteurs. Quelques séquences avec Bardot sont incroyables, lorsqu'elle danse nue, et que le cinéaste ne filme que ses pieds, par exemple. La première nuit d'amour entre Gilbert et Dominique et ce plan qui se cale sur leurs corps et leurs visages.
Le casting est impeccable. Je découvrais pour la première fois l'acteur Sami Frey, que j'ai apprécié dans son rôle de Gilbert. Je vous passe les détails sur ce que je pense de Charles Vanel et Paul Meurisse tant il y a de bonnes choses à dire. Meurisse est particulièrement habité par son rôle d'avocat. Et enfin, Bardot trouve véritablement le rôle de sa vie, à mon sens, avec celui de Dominique. Dominique et Bardot, elles sont finalement les mêmes, des femmes, qui à leur époque, bousculait les conventions sociales établies.
L'histoire est fantastique. Le tribunal qui juge et qui reste dans une logique sociétale, une logique dépassée par la puissance du personnage libre de Dominique. C'est bien le choc de deux sociétés mais aussi de génération que Clouzot filme. Gilbert, finalement, se retrouve entre les deux, dont on sent qu'il reste dans cette société avec des principes éculés mais qui ne peut que succomber au charme de Dominique.
Clouzot offre d'ailleurs, avec Dominique et Gilbert et dans leur histoire d'amour, des personnages d'envergure, ni totalement gentils, ni totalement mauvais.
Le cinéaste offre un affrontement de taille entre la passion et la raison. Le tribunal apparait d'ailleurs comme un environnement froid, austère, qui juge les affaires sans véritable humanité. Dès qu'une affaire se clôture, les avocats qui s'affrontaient redeviennent les amis dans la vie de tous les jours, prêt à remettre le couvert pour une prochaine affaire. Clouzot filme tout simplement l'humain. Chapeau bas, l'artiste.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste En 2021, je renoue avec le cinéma
Créée
le 30 avr. 2021
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