La Vie devant ses yeux par Brice B
J'ai le clavier qui frétille à l'idée de casser du sucre sur un mauvais film, trop habitué selon lui à distribuer des évaluations confortables ces derniers temps. A Deauville, parmi la liste des films que nous avons vu en avant-première, figurait une projection unique au potentiel alléchant (puisque Uma Thurman) : The life before her eyes. Retenez bien le titre, d'ailleurs, puisque ça peut vous être d'une utilité cruciale dans la compréhension du scénario...
Dans une petite ville paisible des Etats-Unis, plus précisemment à Briar Hill dans le Connecticut, Diana et Maureen sont deux copines inséparables. Diana est l'adolescente rebelle qui mène une vie pas franchement rangée : a 17 ans elle sort avec un mec qui a la vingtaine franchement consommée, à l'espérance de vie relativement courte et à l'utilité sociale contestable.
Totalement à l'opposé, Maureen vit la dépravation par procuration, tandis qu'elle s'astreint à une conduite morale irréprochable, dans le genre "petite bourgeoise catholique", bien sous tout rapport.
Par un beau jour ensoleillée, c'est le drame. Michael décide de tuer tout le monde, et armé de son fusil mitrailleur, de ses cheveux longs, gras, de ses yeux noirs et de son sourire qui fait peur, il débarque en classe en commence son massacre. Il débarque dans les toilettes, ou les deux filles refaisaient le monde. Elles le supplient, il propose de n'en tuer qu'une...
Quinze ans plus tard, Diana est prof dans ce même établissement, est mariée, a des enfants. A l'approche de la cérémonie de commémoration, elle commence à avoir de plus en plus de souvenirs de son passé, à se sentir mal, déprimée à l'idée d'avoir laissé son amie se sacrifier.
Construit sur un incessant va et bien entre passé et "avenir", La vie devant ses yeux aurait pu être touchant et intelligent mais se révèle être flasque, sans contenu ni charisme, imposant au spectateur un cadrage aussi pénible que cette scène des toilettes répétée à plus que de raison. Un film que vous n'irez voir qu'en cas d'ennui profond, et encore...