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Où est l'ange ? On se le demande après avoir vu La Vie est belle. Est-ce réellement cet être fugace, étoile bavarde descendue du ciel pour sauver un désespéré ? Est-ce ce George Bailey dont on suit l'évolution tout au long du film, à travers conquêtes et déchéances ; d'une générosité anormale, d'une humanité à peine vacillante (même lorsque son oncle perd 8000 dollars), d'une volonté farouche de réussir, d'un sens du sacrifice absolu (pour son frère, l'entreprise de son père) ? On se le demande.

Le film de Frank Capra est une ôde à l'optimisme, qui n'oublie cependant pas de montrer les obstacles empiétant sur le chemin de la vie. George est coincé dans sa ville par la situation de la société de prêt et construction de son père, bloqué dans son ambition par les autres, il ne peut s'offrir une maison magnifique comme il l'aurait souhaité, rare obstacle à un rêve américain si proche (il a épousé la fille de ses rêves, a eu des enfants avec elle...).
La critique du captitalisme est ici brut de décoffrage, sans ambage, avec un méchant homme incarnant totalement la personnification de la cupidité, aigri de ne posséder la seule chose qui ne s'achète pas. L'inverse d'un George Bailey qui voit s'illuminer le visage de la splendide Mary lorsqu'il apparaît ; qui est aimé de tous les habitants et qui communiera à la fin avec tous ceux-ci. Un capitaliste qui trahit les siens, profite de leur confiance pour mieux les dépouiller, là où un George Bailey leur donne sa confiance sans aucune garantie. Et si le matérialisme, le besoin (d'une belle voiture, d'habits chics...) poussera cet homme bon à bout, il refera surface malgré tout, pour mieux briller dans la félicité, tel un ange parmi les étoiles.

Pour cela le chemin est laborieux, sordide, presque atroce. L'expérience d'assister à un monde sans soi. Et de se heurter brutalement aux conséquences de son absence, de se rendre compte de son impact sur les autres. Capra livre ici une vision sans concession de l'absolue primauté des intéractions humaines sur le destin des hommes. L'être humain existe de par les autres, pour les autres, avec les autres. Ou la remise en cause d'un individualisme croissant.

Plein d'humour, de moments touchants, de gaieté, ce film est un brillant melting-pot de romance, de comédie, de film contestataire, d'anthropologie et de leçons de vie. Comme pour rappeler que la vie est belle.
ngc111
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le 24 juil. 2012

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ngc111

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