L'envol mélancolique de Lady Bird

Lady Bird. Rien que le titre laisse présagé qu'on aura à faire à une fille atypique. Et il est clair qu'avec ses mèches rouges et son plâtre rose, on la remarque d'emblée.

Avec Lady Bird, Greta Gerwig dresse le portrait émouvant de la jeune fille qu'elle aurait rêvé d'être. L'actrice, passé derrière la caméra, aborde le sujet du passage à l'âge adulte d'une lycéenne qui rêve de grandeur - et de grande pomme - et qui n'a pour ainsi dire, pas vraiment les pieds sur Terre. Qu'importe, l'espoir fait vivre, à 17 ans, tous les rêves sont permis et Christine, aka Lady Bird, est une jeune fille attachante à laquelle on ne peut qu'être sensible à la cause. La réalisatrice traite aussi en profondeur la relation de celle-ci avec sa mère, implacable, croyant pouvoir tout décider à la place de sa fille. Tandis que le père, lui, se veut plus à l'écoute. Le tout est filmé avec une certaine grâce et beaucoup de sensibilité et la jeune Saoirse Ronan apporte le charisme nécessaire à Lady Bird pour en faire un personnage marquant. Le caractère bien trempé sur des dialogues toujours justes et inspirés. Entre sauts d'humeurs et mélancolie. Saluons au passage la prestation de Laurie Metcalf dans le rôle de la mère et dont le jeu restera en tête. Tous les acteurs sont habités par leurs rôles respectifs et Lady Bird dépasse ainsi l'image du simple teen movie pour être beaucoup plus profond que ce à quoi on aurait pu s'attendre.

C'est le portrait éblouissant et émouvant d'une fille décalée et excentrique, mais dont on peut s'identifier quand aux préoccupations au passage de l'adolescence à l'âge adulte. Un film humain et pertinent.