Ce qu'il y a de bien avec la légende arthurienne, c'est qu'il s'agit d'un mythe assez malléable puisque sujet à bien des variantes et provenant de différentes sources. Donc pourquoi pas en faire une classique histoire de triangle amoureux sur fond de châteaux forts ? Dans cette façon de traiter le mythe, qui se rapprocherait dans la forme d'un roman de Marion Zimmer Bradley, les batailles épiques cèdent le pas à la romance, avec le beau Richard Gere, qui nous fait à peu près le même numéro que dans Pretty Woman (1990).
La mécanique huilée hollywoodienne du spectacle inoffensif familial marche ici parfaitement, et le film suit fidèlement toutes les conventions du genre pour le meilleur ou pour le pire, suivant les goûts et les exigences du spectateur. On est loin de l'heroic Fantasy d'un Conan le barbare (1982) ou même de la violence esthétique d'un Braveheart sorti la même année. Les combats sont approximatifs et on ne compte plus les invraisemblances. Du côté de la romance, une mièvrerie qui va du passable au ridicule est de mise.
Mais la force de ce film très moyen provient justement de cette prévisibilité scénaristique, de ce classicisme constant qui ne déroge à aucune règle. Quand on va voir Lancelot, on sait ce qu'on va voir, et le trio Gere/Ormond/Connery assurera le divertissement.