Je Copie/Colle des films, voilà le travail !

Ce titre est bien évidement une provocation, même si malheureusement on s'en rapprocherai de peu par de nombreux moments du film (je parle exclusivement de Last night in Soho, et non des autres films d*'Edgar Wright*). Ce film est un exemple pur est parfait de l'expression "la forme sans le fond", et à force de surjouer et de mettre en avant ses inspirations, on s'en retrouve à un comparatif presque obligatoire, en se demandant qu'est-ce que Last Night In Soho propose d'intéressant. C'est bien en dessous des films dont il s'est inspiré, et n'apporte pas non plus quelque chose de plus....


De ce point de vue là, on dirait que le film est mauvais. Mais Last Night In Soho à de très bonne qualités, surtout technique, visuel, et surtout ces acteurs (enfin pas tous, mais c'est surtout au niveau des rôles, que là ça pose gros problème, mais nous y reviendront).
En premier lieu, les jeux de couleurs, très inspiré du Giallo, sont bien mise en avant. Alors certes, pas toujours justifié, mais très prenant et hypnotisant, encore plus quand elle sont projeté par des reflets (et quand elles sont utilisé avec escient, cela donne une profondeur inattendu au film). Tout cela rejoins le monde de la lumière, qui est très accrocheur, tout est entièrement net, pas de bavure, de manque de visibilité, que du propre (oui c'est important de le préciser, car parfois de gros films d'horreur se permette de faire de petites économies sur ce point là). Il y a pas mal de cadre très bien foutu, de mouvement de caméra déstabilisant (dans le bon sens), comme le mouvement du reflet dans la flaque ou lorsque Eloise part se coucher (certaines scènes). Les acteurs (sacré casting) sont pour la plupart excellent, des acteurs qui arrivent à faire vivre leurs personnages, qui engendre un petit côté merveilleux (en parti et surtout dans le cadre des années 60) qui peaufine le film et ne le rend que plus attirant. Au niveau sonore c'est plutôt immersif, notamment au niveau des musiques, qui sans forcément être très marquante, sont très appréciable mais surtout en accord avec l'ambiance du film. Tout cela fait parti d'un tout qui rend le film techniquement très bon, et qui lui donne une esthétique très attirante.


Le soucis, car il y en a un, c'est le fond. En premier lieu, Last night in Soho, du haut de ses 2 heures, et de son intrigue, on pourrait croire à un bon film à suspens. C'est en effet le cas, les 2/3 premiers du film. Sur la fin, notamment à partir du premier twist, tout se révèle et s'enchaîne de façon très brouillonne, quasi bordélique. Déjà, car le premier twist est évincé sans plus de concret, de détails, ou même d'utilité. En mode "je pose ça là, aurevoir", et on passe au twist suivant, qui lui était prévisible à quelques kilomètres, et le fait de nous faire barboter autour, c'est risible. Le plus risible, c'est ce twist, je ne l'expliquerai pas pour ne pas affliger une personne qui fui le "spoil", mais il se résume en "Je vais tout t'expliqué, tout, auprès du petit feu, et me mettre en danger encore plus sachant que la police est dans les "parages""(comme si la personne ayant fait cela, après s'être caché de la police pendant autant de temps, allé se mettre en danger en attirant un peu trop le nez des policiers). Ce qui ont vu le film comprendront, c'est d'un ridicule... Ce qui se résume à la fin expédié vite fait bien fait en révélation et grande parlotte.


Ensuite, j'y reviens, le rôle des personnages, et bien leurs rôle pas les acteurs (même si comme j'ai dit tout n'étais pas du même niveau). Le rôle de John, c'est une blague ?! Son existence se résume à être le petit chien d'Eloise. Il n'a aucune personnalité, aucun but précis, on sait peu de chose de lui. Il ne vit qu'à travers le prisme de l'héroïne et rien de plus. Il est totalement transparent et ne sert qu'à aider, au cas ou il n'y aurait pas d'objets qui puisse aider. Ensuite, le rôle de la grand-mère (je ne sais plus son nom), est très maladroit, il est louche dès le début est très mal développé (ce qui ont vu le film comprendront encore pourquoi). Pour les filles du début, qui sont dans la même école qu'Eloise, ne servent qu'à faire grgr on est méchante pendant les 30 premières minutes du film et c'est tout. Là encore c'est mis de côté par la suite, en fait, elles ne sont là que pour justifier un élément scénaristique cruciale (qui est valable et compréhensible, mais qui n'excuse pas la mise de côté des personnages).


Puis, vient le problème des "inspirations". Bien évidemment celle du Giallo, dont on peut ressortir Suspiria comme exmple (qui n'est pas pris au hasard), dont les couleurs et le visuel sont très inspiré (que ce soi parfois justifié ou pas). Mais pas que, le scénario a aussi de grande proximité. On peut également parler des inspirations directes de l'artiste, comme Repulsion, dont certaines mimique, certaines scènes, ont été carrément copié collé (j'exagère à peine). Comme par exemple les mains qui sorte du mur, qui sont tiré de ce film. Et cette fois, avec l'exact même propos? Ce qui donne l'impression d'une mise à jour, du même point de vue, sans rajouter grand chose, mais avec un œil un peu plus moderne.


Mais je vais le comparer à un film spécifiquement (vous allé comprendre pourquoi) : The Neon Demon. Car s'ils ne développent pas le même thème à travers le film, les bases sont exactement les mêmes et même s'ils prennent des chemins très différent par la suite. Une jeune fille partiellement innocente va tenter sa carrière dans la mode (dans une école pour Last night in Soho, sauf qu'il n'y a que dans celui-ci ou l'héroïne reste naïve). Le scénario est sur la base le même. Des actrices dans les deux films tout aussi performantes. Du côté technique, il est aussi très similaire, avec la même utilisation des couleurs dans les deux films (bien mieux utilisé dans The Neon Demon), des cadres tout aussi recherché, et des plans bien plus travaillé dans The Neon Demon (cependant bémol pour la musique bien plus adapté dans Last night in Soho). Vous me direz "Ou est le problème ?" Le problème, c'est que les deux films se ressemblent, et parlent de mode. Sauf que l'un le fait sans le fond, tandis que The Neon Demon explore beaucoup plus d'éléments. Là ou Last Night in Soho se complet à ne parler que du problème de "prostitution" (et tout ce qui tourne autour) dans la mode, tout en parlant très vite fait de conséquences comme la drogue (vite fait montré à l'image). Tout cela en restant très lisse, très gentille, en abordant qu'en surface et en étant poussif avec le message, sans l'exploiter à fond ; Tandis que de l'autre côté, pour The Neon Demon, il y a la jalousie/rivalité qui est beaucoup abordé (vite fait encore par une séquence dans Last Night In Soho), du désir, du sexe, des agressions, de l'orgueil, de l'hypocrisie, du fait de profiter des autres... Même pour la rivalité entre filles, dans Last night in Soho, ce sont des gaminerie de collégiennes, certes c'est méchant, mais rien comparé à la rage et la rancœur qu'on les mannequins envers Jesse dans The Neon Demon). Un film sans fond se remarque, et au final, cela reste un film vide, ce qui est bien dommage. Mais dans ce cas là, on est face à un film qui essaye de se donner un genre, tout en tentant d'exploiter un thème et un milieu, cela se remarque d'autant plus de l'échec dont il fait part. C'est d'une pauvreté affligeante, il à un fond très vide comparé à des films ayant déjà parlé même récemment, avec un même niveau technique, ce qui rabaisse indirectement le film. Il y a certes, des éléments par-ci par-là intéressant, mais l'on se retrouve souvent aussi à se dire "Tiens, ce plans je l'ai vu dans un autre film, un film qui parlait de la même chose, avec les mêmes couleurs". Car des inspirations, d'accord. Des reprises d'idées, de cadres, d'accord. Mais quand c'est dans des films traitant du même sujet, qui sont plus ou moins récent, et qui on un traitement similaire, le résultat fait un peu photocopie. (J'ai pris The Neon Demon comme exemple mais j'aurais pu en prendre d'autres).


Au final, on ressort avec un film qui est un condensé, ou une sorte de purée d'inspirations, qui sur l'aspect technique et au niveau des acteurs, et très convainquant. Mais bâclé sur sa fin, avec des personnages secondaires pour la plupart insignifiant, dont le fond très pauvre, très lisse et gentille, ne sera pas sans rappelé que ce n'est qu'un simple long-métrage "hollywoodien" (même filiale) qui n'a pour but que de divertir.

TheAngelCursed
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le 7 oct. 2021

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