Pas déplaisant ce film.


Le scénario est globalement bien ficelé (ce qui est presque un miracle étant donné que Vidor a dû réécrire les 3/4 du film à son arrivée, terminant parfois une scène la veille du tournage). Il est simplement dommage que passé la première moitié, il n'y ait plus vraiment d'enjeux, plus vraiment d'obstacles, les opposants se faisant trop discrets. Pour le reste, la romance est plaisante mais c'est surtout le personnage principal qui suscite l'intérêt avec son tempérament de feu, son orgueil et sa passion pour la musique.


Il y a un thème que j'ai trouvé particulièrement intéressant ; dans les films traitant des musiciens, il est vrai qu'on voit soit des compositeurs soit des interprètes. Et chaque fois, les auteurs vantent leurs mérites. Rares sont les films où l'on peut entrer dans la tête d'un auteur, ne fut-ce qu'un bref instant comme ici, pour l'entendre dire, à un moment clef du film, qu'il a compris qu'il ne serait jamais un grand compositeur mais que par contre il était doué pour jouer les morceaux des autres. C'est un message intéressant dont il ne faut pas avoir peur : accepter sa faiblesse, accepter sa force. Plutôt que d'occulter la faiblesse et faire croire que l'artiste ne s'était jamais posé la question. Ce thème ne prend pas beaucoup de place, mais il me paraît important de le mentionner.


La mise en scène fonctionne bien : un découpage attentif, qui permet au spectateur de jouir de la puissance musicale (la manière dont les morceaux sont joués est très agréable) en même temps que des décors et de la reconstitution. Les autres actions sont plutôt bien filmées, le réalisateur laissant beaucoup de place à ses acteurs. Le casting est impeccable ; le plus troublant est Dirk Bogarde, complètement hanté par son personnage et convaincant dans la manière de jouer du piano (moins en tant que chef d'orchestre). Enfin, il y a de nombreux passages musicaux très agréables à écouter, surtout que le réalisateur se donne le temps de jouer plusieurs morceaux entiers. C'est très agréable (et c'est amusant, car ma compagne, pendant ce temps-là, regardait "Stars 80" avec presqu'autant de temps consacré à la musique, mais d'un autre genre).


Bref, j'ai bien apprécié ce film mais il m'a paru un peu mou dans sa seconde moitié.

Fatpooper
6
Écrit par

Créée

le 1 nov. 2017

Critique lue 257 fois

1 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 257 fois

1

D'autres avis sur Le Bal des adieux

Le Bal des adieux
YgorParizel
7

Critique de Le Bal des adieux par Ygor Parizel

Une biographie (partielle) du célèbre musicien et compositeur Franz Liszt. Énormément de scènes de concert avec des morceaux pas uniquement issus du répertoire de Liszt, je pensais que la durée de...

le 8 août 2013

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55