Le film démarre par le cortège funéraire du personnage principal, François Dupont, mort d'une crise cardiaque, et où suivent sa femme, ses enfants, ses serviteurs et assistants, ainsi que sa maitresse. Tous vont se remémorer des moments de leurs vies en compagnie de cet homme qui avait bien des choses à cacher.


Donc, comme je le sous-entends, le film est un énorme flash-back, où Dupont, joué par l'excellent Henri Vilbert, va être en quelque sorte le jouet de sa maitresse, campée par la formidable Danielle Darrieux, une diablesse en jupons. Elle va largement profiter de ses fortunes, tout en lui cachant qu'elle a un mari, évadé du Stalag, et qu'elle cache. Cependant, le personnage va avoir plusieurs crises à gérer, notamment la grossesse de sa fille à 18 ans, qui non seulement veut garder l'enfant, mais ne tient pas à vivre avec ce géniteur ! Dans le cadre de 1953, c'est presque incroyable de voir une telle transgression morale ; elle fait cela en disant vouloir prendre aujourd'hui ce qu'elle n'aura peut-être pas demain, sans doute en référence à la guerre terminée il y a quelque temps.
Le film souffre peut-être de lourdeurs scénaristiques dues au grand nombre de personnages, qui sont autant de faces dans le dé de la vie de Monsieur Dupont, mais Claude Autant-Lara montre un visage peu enviable de l'âme humaine.


C'est surtout dû à Danielle Darrieux, qu'on ne pensait pas voir aussi garce, à exploiter sans vergogne cet homme qui a un bon fond, qui se veut même progressiste, mais qui finit par buter contre la réalité jusqu'en mourir à cause du stress accumulé.
C'est parfaitement dans le ton de l’œuvre de Claude Autant-Lara, assez pessimiste sur l'âme humaine, mais ça n'explique pas comment ce film-là a pu autant se faire démolir par la critique, alors qu'au niveau de la mise en scène, du jeu des acteurs, il n'y a rien à dire. Il souffre surtout de son récit éclaté qui fait qu'on s'y perd un peu, mais c'est de la belle ouvrage.

Boubakar
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le 15 nov. 2020

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