Il est presque étonnant, au vu de la grande filmographie du bonhomme, que Philippe de Broca, qui – de ses premiers films avec un (trop) sautillant Jean-Pierre Cassel à ceux avec l’effervescence belmondienne – adorait le mouvement, le vaudeville agité, ait si peu tourné de scènes d’action et de films d’aventures – à moins que ce soit tous ceux qui me manquent. Cela avait plutôt bien fonctionné sur moi avec Cartouche. J’étais donc très curieux de voir ce qu’il en était de son adaptation de Paul Féval. Et en effet le « cape et d’épées » lui va à ravir, bien épaulé par une kyrielle d’interprètes concernés, d’Auteuil à Lucchini, en passant par Perez, Stevenin et Noiret, et bien entendu une Marie Gillain magnifique. La reconstitution est soignée. La construction impeccable, à la fois très rythmée et pleine de moments de respiration : on n’étouffe jamais. C’est limpide, efficace. Ça manque peut-être un peu de finesse, de légèreté. Après, bon, y avait peut-être mieux à faire que de respecter le texte à la lettre et laisser Lagardère épouser la fille qu’il a élevée. Sa fille, donc. Ou bien il faut trouver comment filmer cela. Et pas avec un superbe plan grue à la gloire de l’inceste.