Le Bossu de Notre-Dame
6.6
Le Bossu de Notre-Dame

Long-métrage d'animation de Gary Trousdale et Kirk Wise (1996)

Et les cloches sonnent, sonnent, sonnent...

Oui, ce film mérite une bonne note. Non, il ne respecte pas l'oeuvre original d'Hugo, mais de toute façon, toutes les adaptations disney ont remanié l'histoire originale dans leurs films. Le bossu de notre dame est sans doute un des disney les plus sous-estimés: moins fantastique qu'Aladdin, moins exotique que le Roi Lion et surtout beaucoup plus sombre que la plupart des long métrages de la franchise. Je vais donc spoiler allègrement pour vous expliquer pourquoi.
La scène d'ouverture est une des plus belles de tous les films disney. L'ayant vu au cinéma lorsque j'étais gosse, j'en ai encore des frissons: les cloches qui retentissent, les choeurs qui s'élèvent, la course poursuite, puis la mort de la mère, Frollo qui veut se débarasser du bébé...
Les personnages sont très réussis: on a un héros atypique, très laid, ultra timide mais attachant. Le personnage d'Esmeralda est bien plus intéressant que dans l'oeuvre d'origine, car c'est une femme plus âgée, libre, qui se bat pour son peuple et qui n'hésite pas à se défendre par elle-même. Frollo est un des méchants les plus réussis, parce qu'il est profondément humain. Il n'utilise pas la magie mais tous les instruments de pouvoir qui sont en sa possession pour parvenir à ses fins, et son désir pour Esméralda montre jusqu'où certains hommes sont prêts à aller pour s'approprier le corps d'une femme. Sa haine envers les gitans n'est fondé que sur sa propre ignorance et la peur de voir un monde bien ordonné, sombré dans le chaos. Phoebus est moins intéressant, mais ses doutes concernant sa propre fonction permettent de donner un peu de relief au personnage.

Le film est un reflet de la société actuelle: société basée sur l'apparence, mais dont la beauté peut devenir un cadeau empoisonné pour les femmes (Esméralda qui manque de se faire brûler à cause de Frollo), l'effet de foule qui permet des actes particulièrement cruels (la scène où Quasimodo se fait lyncher), le rejet de certains types de population comme les gitans, la peur du monde extérieur, de la différence etc.
La musique est magnifique, et l'ambiance du film, où la cathédrale et l'aspect religieux sont deux entités omniprésents est particulièrement bien rendue. Le final est également très épique, avec une ambiance assez dantesque.
Seul bémol: les gargouilles qui rendent certaines scènes très lourdes (je sais que c'est pour rendre un effet comique mais je ne les trouve pas très réussies) et Esméralda qui finit avec le bellâtre de Phoebus.
Carlawn
9
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le 26 déc. 2014

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Carlawn

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