Comme d'ab, je vais spoiler un peu donc bouchez-vous les oreilles en lisant la critique.

4ème épisode de la saga que je m'offre en pleine semaine surchargée de boulot. ça tombe, bien, selon la critique de plug-in-papa (c'est devenu un rituel de lire ses critiques sur Freddy avant de faire les miennes ; et le bougre parviendrait presque à rehausser la note systématiquement !) selon sa critique disais-je, il apparaît comme le frère débile de la saga. Quitte à remplir mes devoirs cinématographiques, un petit Freddy décomplexé, pourquoi pas.

Bon, je vais prendre mon courage par les cornes du vase et vous le dire franco : la première heure, c'est la catastrophe. Au bout d'une heure, je pensais vraiment le noter entre 2 et 3. Pourquoi ?

Comme d'habitude dans un Freddy, on commence avec un cauchemar, une comptine, et les trois survivants du dernier opus se retrouvent. Étrangement, lorsque la blonde tente de convaincre ses deux compagnons du retour de Freddy, les deux lui rétorquent que nada, zéro, que pouit, Freddy est mort et enterré (la différence à l'opus précédent c'est qu'il était juste mort... Donc argument de choc dirons-nous). Malgré tout elle se fait mordre par le chien du black et tout le monde se réveil. Le lendemain les deux mecs vont engueuler la jeune blonde (dont l'habillage témoigne d'une certaine nostalgie à la clinique où elle fut enfermée) de les avoir forcés à squatter son rêve.

Déjà primo, je trouve ses potes à 20'000 lieues de la sympathie de venir clamer leurs désirs de sommeil quand leur compagnonne survivante leur demande de l'aide lorsqu'elle cauchemarde. Si encore c'était régulier, mais non. C'était la première fois. Secundo, isoler le personnage principal dans son délire, c'est un peu LA grosse corde utilisée sur les 3 Freddy précédents. Alors ça marche vu le meurtre dans le sommeil etc. Mais lorsque les personnages ont été victimes de la dite corde scénaristique et qu'ils l'utilisent à leur tour contre leur amie, ça me fait battre très fort des paupières.

Et c'est là le problème du film. Depuis le premier opus, le scénario a toujours été le point faible de Freddy (encore plus que l'eau bénite ou le miroir). Ici, le nouveau réalisateur Harlin a ppris la décision de ne pas tenter de rattraper cet aspect, mais de se concentrer sur le pur slasher cauchemardesque. D'ailleurs, je trouve que les morts sont de plus en plus sympathiques. Le début du film est plutôt faible avec un éventré (faut bien que le gant de Freddy serve à quelque chose) et un noyé (c'est vrai que la franchise manquait de Boobs avant cette scène. Puis la machine commence vraiment à se mettre en route. On a droit a pas mal de mises à morts, ce qui fait que ce Freddy voyage à des kilomètres/lumière du deuxième opus, et ça, c'est bien, même si ça n'empêche pas au scénario de pêcher complètement,

Tien, je vais aborder maintenant le scénario, histoire que ce soit fait. Tout d'abord, le retour à la vie de Freddy me rappelle une autre saga du moment ; celle de Chucky, où là aussi les mecs étaient tombés en panne d'idées en ce qui concernait la résurrection de la poupée et ont finalement opter pour en avoir rien à foutre. Ici, c'est pareil. un chien pisse sur les ossements de Freddy et il revit. Moi-même j'ai du mal à croire que je viens d'écrire ça. Dès lors, Freddy va éliminer un lot de personnages tous aussi clichés les uns que les autres (le bouquet avec le jeune aux arts martiaux ; alors que pourtant j'apprécie bien son personnage mais je ne lui pardonne pas la scène de fight risible qu'il nous impose).Le tout est écrit par une truelle analphabète en roue libre et jamais durant sa première heure de film Freddy n'aura frôler de si près le monde du nanar.

Et soudain, le film bascule.

Au moment précis où l'héroïne est au cinéma. La transition avec le film noir/blanc ; l'aspiration de l'héroïne à l'intérieur ; lorsqu'elle se voit dormir sur le siège de la salle presque vide et qu'elle se comprend perdue dans le monde ô combien dangereux de son bourreau, là, le film met enfin dans le mille. S'en suit une incroyable mise à mort faisant honneur à Kafka ; c'est sale, c'est dérangeant, troublant, et la mise en scène parallèle qui entrecoupe la métamorphose joue la carte de l'égarement temporel, certes pas très originale et peu justifiée, mais qui fonctionne si bien. La fin de Freddy est dégueulasse et magnifique et me rappelle les heures sombres des chercheurs métamorphiques sur la banquise de Carpenter..


Ce film me laisse perplexe ; c'est rare de combiner autant de bons éléments et d'erreurs dégueulasses ensemble. De plus, le fait que les idées brillantes et les mises à morts réussies interviennent en bloc sur le dernier tiers accentue le rideau de fer qui sépare les deux. Finalement, le cauchemar de Freddy est un mauvais film mais qui parvient à offrir en tout cas 3 scènes bigrement réussies.

Ah et est-ce nécessaire de dire que Freddy tient toujours la forme ?
LeCactus
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le 8 janv. 2014

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LeCactus

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