Apocalypse snow
Réalisateur très prometteur et rapidement coopté par Hollywood, l’espagnol J.A. Bayona a déjà une palette assez éclectique, allant du meilleur (Quelques minutes apprès minuit) au produit le plus...
le 5 janv. 2024
42 j'aime
8
Voir le film
C’est ironiquement dans la blancheur immaculée des Andes que Juan Antonio Bayona retrouva des couleurs, lavant ainsi dans la neige les traces du désastreux Fallen Kingdom. Libéré des gros cordons du blockbuster boursouflé, le cinéaste espagnol remettait donc à l’honneur le célèbre miracle des Andes en capitalisant sur l’œuvre éponyme de Pablo Vierci, La sociedad de la nieve.
Déjà portée sur grand écran en 1993 (Alive), cette histoire intrinsèquement fascinante profite de moyens actuels et confortables pour rendre fidèlement compte de la catastrophe, l’inaugural crash aérien ayant de quoi vous scotcher à votre siège. Dans une veine plus lancinante, la prison à ciel ouvert (aux forts accents de tombeau) et son manteau de neige témoigne d’un décorum palpable, hostile et oppressant malgré ses atours sublimes.
Du côté de ses infortunés, qu’ils soient voués à être miraculés ou perdus, La sociedad de la nieve s’en tire plutôt bien malgré la profusion de profils : si le spectateur a parfois du mal à s’y retrouver, quelques figures centrales stabilisent un fil conducteur généreux, quoique conventionnel qu’il est dans ses développements et parti pris artistiques. Cela n’est cependant en rien rédhibitoire tant la démarche paraît cohérente, et il faut bien convenir de sa capacité à rendre compte du désastre mortifère qu’était leur situation.
Mais surtout, le choix de faire de Numa Turcatti son narrateur privilégié fonctionne à plus d’un titre : car par-delà notre attachement progressif, entre empathie et communion, les dessous de l’histoire (qu’elle soit connue ou non) invalideront toute résolution heureuse le concernant. L’occasion pour le spectateur d’expérimenter, symboliquement, sa propre mort en un temps et lieu pourtant des plus lointains : il y a de quoi frissonner. La sociedad de la nieve transcende de la sorte les faiblesses typiques de l’exercice : un film terrible et beau en finalité.
Créée
le 19 mars 2024
Critique lue 5 fois
D'autres avis sur Le Cercle des neiges
Réalisateur très prometteur et rapidement coopté par Hollywood, l’espagnol J.A. Bayona a déjà une palette assez éclectique, allant du meilleur (Quelques minutes apprès minuit) au produit le plus...
le 5 janv. 2024
42 j'aime
8
C’est l’un des faits divers dramatiques les plus connus de l’histoire de l’aviation contemporaine, une histoire qui a marqué tous ceux qui en savent les détails, tels que relatés par les survivants...
Par
le 8 janv. 2024
28 j'aime
Le cercle des neiges est déjà la cinquième adaptation cinématographique d'un fait divers qui a stupéfié le monde en 1972 : celui de la survie, en haute altitude, de passagers d'un avion crashé au...
le 4 janv. 2024
20 j'aime
1
Du même critique
Voilà un film qui m’aura longuement tenté, pour finalement me laisser perplexe au possible ; beaucoup le décrivent comme cultissime, et je pense que l’on peut leur donner raison. Reste que je ne...
Par
le 16 déc. 2014
33 j'aime
Un peu comme Kaamelott avant lui, le portage du Visiteur du futur sur grand écran se frottait à l’éternel challenge des aficionados pleins d’attente : et, de l’autre côté de l’échiquier, les...
Par
le 22 août 2022
29 j'aime
Titre référence de Guy Ritchie, qui signa là un film culte, Snatch est un thriller au ton profondément humoristique ; le mélange d’humour noir à un scénario malin et bien mené convainc grandement,...
Par
le 15 déc. 2014
18 j'aime
3