Le Château solitaire dans le miroir est un film japonais réalisé par Keiichi Hara, sorti en 2022, d’après le roman éponyme de Mizuki Tsujimura publié en 2017. L’histoire suit Kokoro, une collégienne recluse après avoir été victime de harcèlement scolaire. Un jour, le miroir de sa chambre s’illumine et l’emmène dans un château mystérieux, où elle rencontre six autres adolescents également déscolarisés. Une jeune fille au masque de loup leur propose un défi : trouver, en un an, une clé cachée dans le château, qui permettra d’exaucer le vœu de celui qui la découvrira.
Le film aborde avec justesse des thématiques captivantes : harcèlement, isolement, phobie scolaire, perte de confiance. La représentation de ces souffrances adolescentes est fine, sincère, sans exagération ni pathos inutile. La psychologie des personnages est nuancée et construite avec attention. Chacun porte sa fragilité, et l’écriture met en valeur leur évolution progressive. L'animation est soignée, en particulier dans les décors lumineux et apaisants du château, qui servent de contrepoint au quotidien gris des personnages. Le film porte une intention salutaire : celle d’offrir un espace imaginaire aux enfants brisés par l'école, pour qu’ils puissent y trouver des liens nouveaux.
Mais malgré ces qualités, le film ne parvient pas à tenir sur la durée. Son rythme, lent et linéaire, affaiblit l’implication émotionnelle, tandis que le scénario, au lieu de gagner en clarté, s’alourdit inutilement dans son dernier acte. La dimension fantastique reste trop symbolique pour être pleinement engageante, et s’accorde difficilement avec le registre dramatique plus réaliste de l’ensemble. L’émotion peine à décoller, faute de moments forts ou de rupture de ton. Le film manque d’humour, d’action, de contraste. La direction artistique, quant à elle, se révèle très convenue : le château, censé être un lieu magique et refuge, n’a rien de mémorable, ni dans ses formes ni dans son atmosphère.
Le Château solitaire dans le miroir est une œuvre touchante et sincère, mais imparfaite. Son sujet mérite l’attention, son approche est respectable, mais son exécution manque de souffle. Le film s’inscrit dans une veine introspective qui trouvera son public, mais laissera d’autres spectateurs sur le bord du chemin.