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A la fin de la guerre de sécession, un soldat nordiste revient en uniforme dans son village situé sur des terres confédérées. Malgré la défaite, les esprits de la population locale sont restés fidèles à leurs convictions racistes et le retour de ce traître à leurs yeux est donc très mal vu. Ah oui, j'oubliais un petit détail: ce soldat est un noir. Celui-ci ne demande rien d'autre que de retrouver sa place au sein d'un ranch dont le propriétaire n'adhère pas à l'état d'esprit local. Le noir essaye d'obtenir les mêmes droits à la propriété que les autres mais il va très vite se heurter à des difficultés en tous genres. Il obtient l'aide d'indiens, eux aussi laissés pour compte et victimes de racisme et d'ostracisme. Les thèmes généraux sont le racisme, la difficulté d'intégration, le besoin de propriété.
Ce scénario était porteur de bonnes idées et aurait pu déboucher sur un bon film s'il avait été mieux exploité. Malheureusement, l'ensemble est filmé sans grand talent et certaines scènes sont absurdes et ridicules. Lorsqu'en remerciement d'avoir secouru les indiens, le black reçoit une squaw en cadeau, la première réaction de notre héros est de la violer sauvagement! Mais celle-ci semble aimer ça car elle tombe aussitôt amoureuse de notre vaillant héros, que l'on plaint déjà un peu moins à partir de ce moment-là. La squaw qui n'a jamais vu autre chose qu'un tipi se découvre illico des talents de maîtresse de maison ordonnée et de fée du logis. Ouais, pourquoi pas? J'en passe et des meilleures. On a l'impression que l'idée de base porteuse a été confiée à deux ou trois scénaristes qui on torché le scénario sur des cartons de bière lors d'une sortie arrosée. "Eh, j'ai une idée les gars, le mec tombe finalement amoureux de son indienne et il va lui acheter de belles robes d'européenne qu'elle va adorer. Mais comme elle est crade, elle veut prendre un bain avant d'essayer ses vêtements et elle se fout à poil devant son mari qui l'arrose avec un seau. C'est bon ça non? Ouais, putain, je râle de pas y avoir pensé avant! Patron, remets-en une! "
On retrouve pourtant des têtes connues dans ce casting (Jack Palance qui en fait des tonnes dans son rôle de sudiste manchot, David Carradine en indien maquillé au cirage) mais le manque de talent du réalisateur, le manque de moyens et la pauvreté du scénario ne leur permettent pas de sauver ce film. Le tout est traité sans la moindre trace d'humour qui aurait pu au moins nous divertir un peu. Il reste juste quelques scènes un peu au-dessus du lot pour sauver l'ensemble du naufrage.

daniellebelge
5
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le 10 juin 2015

Critique lue 880 fois

daniellebelge

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