Il y a quelque chose de très emblématique des années 90 dans Le Client. On y retrouve l’ambiance des adaptations de John Grisham qui régnaient alors sur Hollywood : un mélange de thriller haletant et de drame judiciaire, où chaque personnage est pris dans un engrenage qui le dépasse.
Joel Schumacher ne révolutionne pas le genre, mais il en maîtrise parfaitement les codes : tension dès la première scène, rythme soutenu, et cette impression que la justice n’est jamais aussi claire qu’elle devrait l’être. Le film repose surtout sur ses personnages : Susan Sarandon, impressionnante de justesse, donne à son rôle d’avocate une humanité et une détermination qui font toute la différence. Face à elle, Brad Renfro crève l’écran dans son premier rôle, fragile mais incroyablement crédible. Et bien sûr, il y a Tommy Lee Jones, procureur flamboyant, qui transforme chaque apparition en un petit show théâtral, parfois caricatural mais toujours savoureux.
Ce qui marque, c’est moins l’intrigue en elle-même – finalement assez classique – que le face-à-face constant entre la vulnérabilité d’un enfant et la brutalité des institutions, qu’elles soient mafieuses ou judiciaires. Le Client n’est pas un chef-d’œuvre, mais c’est un film solide, efficace, qui illustre parfaitement une époque du cinéma américain où les thrillers de prétoire avaient encore les moyens d’être à la fois populaires et prenants.